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Indiana Jones et le temple maudit (Indiana Jones and the temple of doom) – Steven Spielberg – 1984

16. Indiana Jones et le temple maudit - Indiana Jones and the temple of doom - Steven Spielberg - 1984Les enfants sacrés.

   8.5   Une fois de plus, exercice délicat que d’évoquer un film avec lequel on a grandi. Un film qu’on a tellement vu et revu, jadis, qu’on l’a moins aimé à force de ne plus le voir et le revoir. La saga Indiana Jones n’est clairement pas ce qui me passionne le plus chez Spielberg et si j’ai grandi avec Le temple maudit, je n’ai jamais vraiment regardé Les aventuriers de l’arche perdue ou La dernière croisade. Je les ai redécouverts pleinement plus tard, avec un regard adulte. Mais Le temple maudit je l’aborde avant tout avec ce bagage enfantin, nostalgique, qui sans doute obstrue mon objectivité. Tant mieux, en somme. Et ce d’autant plus que je le revoie un week-end, deux fois coup sur coup, sans le vouloir mais avec mon consentement : Mon fils tenait à revoir ce deuxième volet. Il a fait connaissance avec l’intégralité de la saga il y a quelques mois et il a apprécié sans flasher comme il a pu flasher avec Jurassic park, par exemple. Et ce samedi ce fut une vraie révélation pour lui. A tel point qu’il a voulu le revoir le dimanche. Bref, je l’ai revu deux fois en vingt-quatre heures et je peux vous assurer que si c‘était mon opus préféré quand j’étais gamin, ça l’est toujours aujourd’hui, pour tout un tas de raison, évidemment moins objectives qu’affectives mais s’il fallait en citer qu’une : Le travail musical de John Williams, qui terrasse ici toute la trilogie. Et peut-être que le film me parle autrement dorénavant, tant j’y vois une superbe relecture de Tintin, mais surtout le parcours d’un couple dissemblable, dans la veine des merveilles que sont Bringing up baby, de Howard Hawks ou African queen, de John Huston. Je ne crois pas qu’Harrisson ford & Kate Capshaw aient quoique ce soit à envier à Katharine Hepburn & Cary Grant / Humphrey Bogart. De toute façon, c’est une évidence, il y a dans les aventures d’Indiana Jones le désir de renouer avec l’âge d’or hollywoodien.

     Il suffit de repenser à la séquence introductive, sous forme de comédie musicale, pour me replonger dans mes souvenirs, une ambiance euphorique, palpable. De voir cette danse de cabaret à Shanghai suivie de cette discussion autour d’un diamant et d’une urne contenant les cendres d’un empereur chinois nommé « Nurhachi » avant que l’échange ne vire à l’empoisonnement et au règlement de compte, entre antidote et fusillade, dans le Club Obi Wan duquel on s’échappe in extrémis, par une fenêtre en passant au travers des tentures de l’immeuble pour atterrir, avec Indy & Willie, dans une voiture conduite par Demi-lune, un gamin qui touche à peine les pédales si on lui enlève ses talons de bois mais qui conduit comme un chef et s’engage dans une course poursuite jusque dans un avion, pas si providentiel. Le film est un tel magma – qui en un quart d’heure te met d’ailleurs à l’amende l’intégralité de la saga James Bond : Il faut savoir que Spielberg rêvait alors de réaliser un épisode avant d’être convaincu par Lucas de créer ce personnage d’archéologue aventurier – qu’il en devient déroutant et s’octroie d’ailleurs l’insolence de quitter ce qu’il a mis en place – comme s’il s’agissait de la suite d’un film précédent, ce qu’il n’est même pas puisque chronologiquement cette histoire se déroule avant (1935) Les aventuriers de l’arche perdue – pour ouvrir un autre chapitre, en pleine jungle indienne. Le film se parant de morceaux de bravoure dantesques, à bord d’un avion sans pilote, dans une grotte piégée, à l’intérieur d’un temple qui pratique les offrandes à la déesse de Kali, puis à bord de wagonnets dans une mine ou sur un pont de singe. Il n’y a pas une minute de répit. Et en effet, Indiana Jones et le temple maudit restera (plus que les autres) comme le divertissement idéal, la comédie d’aventure rêvée, le rollercoaster ultime – jusqu’au train fantôme quasi littéral dans la course de chariots de mine – doublée de screwball comedy désopilante.

     Il y a dans cette saga et tout particulièrement dans cet opus, une volonté de ne jamais étirer complaisamment un élément de récit fondamental ni s’apitoyer sur un dialogue important. Il y a toujours autre chose à voir dans ces moment-là, qu’ils soient immobiles ou mouvementés. L’exemple le plus probant c’est évidemment celui où Indy, Willie & Demi-Lune débarquent au palais de Pankot et sont conviés à la table du maharadjah. Via les questions d’Indy on apprend énormément de la culture locale, de son histoire et aussi de ce qu’on s’apprête à voir, en somme. Mais en parallèle nous appréhendons le point de vue de Willie & Demi-Lune qui accueillent avec un dégout crescendo chaque partie du repas qui leur est offert : Des anguilles s’échappant d’un serpent-surprise, des scarabées frits, de la soupe avec des yeux ensanglantés, de la cervelle de singe en sorbet. Il y a une dimension volontiers clownesque mais ça n’empêche pas Spielberg de peaufiner l’exposition de son scénario. La suite est à l’avenant puisque la fameuse scène de séduction / jalousie entre Indy & Willie d’une chambre à l’autre, se voit perturbée par l’irruption d’un sbire qui finira pendu au ventilateur. C’est une chorégraphie toujours multiple. L’accumulation n’aura jamais si bien été agencée voire si lourdement assemblée : C’est dans cet opus qu’on entend le plus de « cri de Wilhelm ». On croit « marcher sur des gâteaux secs » puis on craque une allumette et l’on découvre qu’on a des blattes sous les pieds. C’est aussi l’opus à la fois le plus drôle et le plus dark : Il s’agit de s’enfoncer dans les entrailles d’une jungle à l’intérieur d’un palais qui pratique des rites sacrificiels en l’honneur d’une déesse, où l’on arrache les cœurs à mains nues avant de plonger les corps dans une fosse volcanique ; où l’on découvre que les gamins d’un village pauvre sont exploités dans une mine ; où Indy sera possédé se transformant en Thugs : Même de façon éphémère c’est assez traumatisant. Et Le temple maudit sera aussi celui qui voit vraiment se développer le mythe Indiana Jones, avec son chapeau de feutre et sa peur panique des serpents. Et puis ça reste un opus à part dans son développement puisqu’il ne s’appuie pas sur un artéfact aussi imposant que l’arche d’alliance ou le Saint Graal et c’est peut-être ce qui me touche le plus, en définitive : L’artefact ici c’est moins la pierre sacrée que les enfants, eux-mêmes.

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