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5.0 C’est pas mal. Un peu désuet, un peu long, un peu mal fagoté, mais c’est pas mal. En revanche je ne vois pas trop ce qui intéresse Norton là-dedans (il paraît qu’il planche sur l’adaptation de ce bouquin depuis vingt ans) hormis le fait d’incarner (pour la performance, syndrome Joker, toujours) ce curieux personnage, privé maladroit atteint du syndrome de Gilles de La Tourette, qui pourrait être une somme de ceux qu’il a campé jadis, d’Aaron Stampler (Peur primale) à Jack Teller (The score) en passant évidemment par celui qu’il incarne magistralement dans Fight club.
Très bien, mais il ne me montre à aucun moment que tout cela le passionne, ni cette enquête sur le meurtre du mentor (Bruce Willis, de passage éclair) ni le milieu des détectives privés en imper’noir, platement décrit ni ce New York des années 50, décharné, gris, c’est très problématique. Il n’y a que la séquence dans le club de jazz qui sorte un peu du triste lot. Et puis c’est un film noir rétro sans rebond, sans fulgurance et ça s’étire sur 2h30. C’est long. L’affrontement final est d’ailleurs à cette image : Long et vide.
J’ai un peu dormi aussi, ceci explique sans doute cela. C’est assez chouette pour une bonne sieste, je recommande : ça ronronne, on s’assoupit, on ouvre les yeux et on profite du charme discret de Gugu Mbatha-Raw, de l’élégance naturelle de Bobby Carnavale ou de la diction désarticulée et bondée d’insultes de son héros, on s’assoupit à nouveau, on reprend et il semble qu’on n’ait pas raté grand-chose. C’est plutôt agréable comme somnifère. Avec Sibyl, je pense que ce sont les plus belles moyenneries de l’année. Rien qui ne passionne, rien qui n’agace. Il en faut.