Les enfants et la guerre.
8.5 Encore un grand classique public & critique que je n’avais jamais vu. Je m’attendais, dans les grandes lignes, à ce que le film soit une chronique paysanne en temps de guerre et à hauteur d’enfants, avec la bouille d’ange de Brigitte Fossey & la guitare de Narciso Yepes. En revanche j’ai été surpris par son extrême cruauté : Le fait qu’il fasse le trajet d’une petite fille de cinq ans qui voit mourir ses parents et son chien sous une pluie de mitraillettes sur un pont lors du convoi pendant l’exode de 1940 (les cinq premières du film) jusqu’à ce qu’elle soit retirée à sa famille adoptive et placée dans un orphelinat (Les cinq dernières). Points A & B d’une tristesse sans nom.
Entre ces deux bornes terribles, on suit son quotidien dans une famille paysanne où elle a échoué lors de son errance. Elle y rencontrera Michel, un petit garçon de son âge ou presque : Il fera un parfait grand frère, l’aidant comme il peut à traverser ses angoisses et tourments. Mais ici aussi la mort est omniprésente. Dans ses cauchemars, dans ses souvenirs. Les animaux qu’elles souhaitent enterrer, comme elle va apprendre à faire une sépulture à son chien, à lui dresser une croix. Mais aussi au chevet de cet homme (le grand frère de Michel) qui se meurt à petit feu, après avoir reçu un vilain coup de sabot.
Evidemment le film abuse de sa ritournelle et des voix fluettes et yeux embués des gamins. Qu’importe ça m’a terrassé : J’ai l’impression qu’ils sont un peu mes enfants, Paulette & Michel. Impossible de ne pas chialer ma race quand Paulette croit reconnaître sa maman puis Michel dans la foule à la fin. A te déchirer le cœur. Bref, j’ai adoré. Le monde paysan décrit avec beaucoup de dureté, les rôles tous finement nuancés, les dialogues bien écrits mais aussi car la direction d’acteurs est parfaite, les enfants en priorité. Un beau film sur le monde de l’enfance confronté aux affres de la guerre et de la mort.