La maison sauvage.
2.5 Sur un canevas proche de Préjudice, Un conte de noël ou Festen et autres films de réunions familiales qui virent au fiasco, Fête de famille ne produit que de l’indifférence. C’est un peu Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, en plus passe-partout, moins inventif, moins pop mais plus toc, bref en beaucoup moins agaçant. En revanche c’est à peu près aussi nul que Vous n’avez encore rien vu, d’Alain Resnais. La mise en scène est d’une paresse consternante, les personnages n’ont aucun relief, rien de cohérent. Faut juste qu’ils gueulent ou qu’ils tirent la gueule. On se croirait dans un film de Valeria Bruni Tedeshi. Et ça me désole car habituellement, j’aime bien le cinéma de Cédric Kahn, sauf L’ennui – qui porte parfaitement son titre – je les aime tous. Outre l’indifférence générale, le film est un festival de frissons de la honte, surtout quand Emmanuelle Bercot fait son speech tire-larmes ; quand Macaigne veut refaire la séquence de la vente de la maison et joue sur son hystérie habituelle si caractéristique ; quand on y découpe une poularde – car le modèle c’est un peu Sautet, aussi, évidemment ; quand on fait une petite danse de salon tous ensemble où l’on voit que Kahn récupère ce qu’il faisait (si bien) devant la caméra de Lafosse, dans L’économie du couple. Bref c’est un calvaire.
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