Violence des échanges en milieu affrété.
6.5 C’est terrifiant comme du Moutout, âpre comme du Dardenne et engagé comme du Cantet. Un film qui fait froid dans le dos en partie parce qu’il est formellement froid, glacial à l’image de sa structure sonore qui ne laisse jamais de place à la musique, pas même diégétique. C’est terrible. Gourmet est de chaque plan, il est exceptionnel dans le rôle de ce cadre supérieur d’une agence de fret maritime, pour laquelle il prendra une initiative immorale qui lui sera fatal puisqu’elle le conduira à son licenciement.
Le film et Gourmet transmettent cette perdition morale, à travers cet homme à la fois victime et coupable, antipathique et attachant. C’est un film très complexe, superbement écrit, mais en ce qui me concerne, j’admire le geste mais ça manque un peu d’optimisme, de l’éventualité d’une possibilité d’issue positive pour l’apprécier autant que les films des auteurs suscités. Il y a la petite fille, c’est vrai, elle est la seule lueur d’innocence et je trouve qu’on l’empêche un peu trop de s’imposer. Mais ça reste un film impressionnant, aucun doute là-dessus.