Les aventures d’Adrien.
6.5 Le modèle est revendiqué par De Broca lui-même, c’est évidemment Tintin. Soit un savant mélange de L’oreille cassée, Les sept boules de cristal et Le secret de la licorne. Statuette maltèque qui remplace le fétiche arumbaya, savants menacés, parchemins à reconstituer, tout rappelle la bande dessinée d’Hergé.
Intéressant de constater combien à son tour L’homme de Rio est une matrice, d’abord pour Spielberg puisqu’il infuse clairement Indiana Jones (son auteur ne s’en cache pas) mais aussi certains opus de James Bond ou plus récemment OSS 117, Rio ne répond plus ou La loi de la jungle. Tout est affaire de transmission.
Si le film me séduit (comme aucun autre De Broca, du peu que j’ai vu) par sa générosité, rythmique et géographique, sa photographie, ses idées permanentes, la double présence savoureuse de Belmondo & Dorleac, il me gêne dans sa dimension burlesque. A trop vouloir aller vite, on perd l’équilibre. N’est pas Etaix ou Tati qui veut, le slapstick ça se dose.
Evidemment ça reste un superbe divertissement, toujours en mouvement et pourtant toujours lisible, comme on en fait plus dans nos contrées. Tourné dans des lieux qui en imposent (Brasilia en construction dans le désert, notamment) et orné de vraies cascades. Mais à mon avis, mieux vaut avoir grandi avec. Finalement je préfère un film qui lui est quasi cousin, Le sauvage, de Rappeneau, son « frère de cinéma », d’ailleurs coscénariste sur L’homme de Rio.