Les vies à deux.
5.0 Si les premiers essais courts de Garrel (petit)fils m’avaient complètement indifféré – mention spéciale à Petit tailleur qui semblait ne pas réussir à choisir entre le cinéma de son père et celui de Truffaut, créant plus d’embarras qu’autre chose – son premier long métrage, Les deux amis (qui réunissait un trio Macaigne/Farahani/Garrel aussi réjouissant que complémentaire) m’avait relativement enthousiasmé, sur la durée qui plus est. A peu près tout le contraire de L’homme fidèle, qui m’intrigue au départ (Magnifique séquence de rupture, secondée par une troublante ellipse de plusieurs années) avant de progressivement me laisser sur la touche, la faute à des acteurs/personnages pas toujours passionnants : Le héros est trop effacé, Lily Rose-Depp ne dégage rien, mais il y a Casta (excellente) et l’enfant, pour parfois faire pencher la balance. L’atmosphère de triangle amoureux, évoque cette fois d’abord le cinéma de Mouret, dans son utilisation élégante de l’espace et de la parole. Et j’ai l’impression que c’est un style qui pourrait lui correspondre à Garrel. Mais il veut embrasser plus large : Un soupçon de comédie de remariage, un peu de thriller hitchcockien, une (triple) voix off très truffaldienne, le marivaudage sur l’exemple rohmérien, le recyclage musical de Sarde. Si l’on ressent curieusement une générosité d’emprunt et de déploiement malgré sa durée ramassée d’1h15, son épure de la scène ennuie plus qu’elle ne séduit. Mais c’est pas mal, dans l’ensemble. Et ça a l’élégance de faire court.
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