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Archives pour 28 mars, 2020

The last movie – Dennis Hopper – 1971

19. The last movie - Dennis Hopper - 1971Crazy rider.

   7.5   J’aurais aimé adorer ça tant il y a de l’insolence, bien plus que dans Easy rider. Et si le film est parcouru de géniales fulgurances, il y a aussi plein d’instants où il nous échappe, se dérobe, se volatilise, sous le poids de sa folie, de sa liberté anarchique. C’est étrange de constater que c’est un film ancré dans les débuts du Nouvel Hollywood et de voir à quel point il ressemble davantage à son crépuscule : Il est à Hopper ce qu’Apocalypse now sera à Coppola ou Heaven’s gate à Cimino, soit des produits, plus ou moins triomphants, issus de cartes blanches.

     Hopper (et son million octroyé par la Universal) est donc aller se brûler les ailes dans les Andes péruviennes, dans un tournage à trois mille mètres d’altitude. Au début, le film y observe un film en train de se faire, un western dirigé par Sam Fuller. Puis l’équipe se tire et un cascadeur reste, campé par Hopper lui-même. Alors, The last movie devient de plus en plus impénétrable. Magnifique ici, éreintant ailleurs. Il y a ce carton, en plein cœur qui annonce « Scene missing » tout simplement parce qu’une scène manque ; Par ailleurs, Hopper revendiquait qu’il n’avait guère besoin de script. Et en effet le film semble être improvisé un peu partout.

     Et il y a des instants de grâce à l’image de ce plan incroyable lors de la soirée célébrant la fin du tournage : Un travelling suit Kansas (Hopper, donc) traversant chaque pièce où l’on joue une musique très différente, comme pour montrer qu’il y a trois cultures, qui cohabitent sans pourtant fusionner. The last movie reflète l’état d’esprit de son auteur : égocentrique, torturé, défoncé, mégalo, cinéphile, dépressif, sa psycho sexualité, son anticléricalisme. Bref c’est pas un film facile, pas facile du tout. Inégal certes, mais tellement fascinant. Aussi parce qu’il retranscrit à merveille l’après Easy rider, le retour de shoot, en somme.

Mon inconnue – Hugo Gélin – 2019

39. Mon inconnue - Hugo Gélin - 2019Le temps de l’amour.

   6.5   Voici une comédie romantique drôle, émouvante, bien rythmée, bien interprétée, qui s’amuse avec les codes du buddy-movie et ceux des voyages dans le temps, avec cet éclectisme réjouissant qui à l’image de son ouverture inattendue nous plongeant quelques instants au sein de la fiction créée par son personnage, ne va pas hésiter à citer ouvertement Un jour sans fin (La tempête de neige, le personnage qui se nomme Ramis) mais aussi Les visiteurs (Un dialogue jubilatoire autour de l’arbalète).

     Le film déploie d’abord du rocambolesque, dans une suite de scènes surprenantes, à l’image des toutes premières secondes ou bien de la love story contée dans le générique introductif. Le film n’est pas lancé depuis longtemps et l’on se surprend à penser : « Ok et maintenant ? ». Le réveil dans la vie parallèle redistribue toutes les cartes. On s’engage sur un terrain plus programmatique (Car on connaît nos classiques) mais tout aussi séduisant, autrement, avec un héros tentant de rattraper son autre vie, en découvrant petit à petit qu’il est devenu un parfait connard. Un peu trop comme dans Un jour sans fin, en somme.

     Par ailleurs, dommage que le film soit si long et son dénouement si décevant. Qu’importe, Mon inconnue a cette faculté de jouer sur des détails qu’il va mettre en place et disséminer en écho tout du long. Il y a une harmonie dans les récurrences des plans, des situations, des effets en miroir, c’est très réussi. Si Joséphine Japy et François Civil sont irrésistibles, il faut avouer que Benjamin Laverhne leur vole la vedette lors de chacune de ses drolissimes apparitions. Il est bien plus qu’un simple sidekick, d’ailleurs, tant son histoire d’amour est magnifique et essentielle.

     Bref, c’est une très bonne surprise. J’en attendais rien, voire strictement rien, de Gélin j’aimais bien Comme des frères, mais sans plus. Mon inconnue est une comédie romantique française qui redore le blason au genre. Une comédie romantique comme on rêve d’en voir tous les jours.


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silencio


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