Torpilles dans le Pacifique.
4.0 Quand bien même le pitch nous y convie (Une affaire de dissuasion nucléaire et de message indéchiffrable, entre sous-marin lanceurs d’engins) il s’agit en définitive moins d’un film de sous-marin ni même d’un film de guerre – Ne pas le comparer à Das boot, ne pas le comparer à Das boot – que d’un essai musclé, parfaitement hollywoodien, sur la cohabitation politique et l’ego trip de stars. C’est sa force et sa faiblesse. L’affrontement post guerre froide (le récit se déroule de nos jours, en 1995 donc) se joue moins entre russes et américains qu’à l’intérieur même de ce submersible, entre le commandant et son second, l’un plutôt démocrate, l’autre ouvertement républicain, ayant chacun leur propre vision de la guerre, pour faire vite. Mais l’affrontement se joue aussi dans la volonté pour Gene Hackman & Denzel Washington de s’octroyer le premier rôle – Ils cabotinent tous les deux, chacun dans leur registre. Donc d’un point de vue théorique, le film est assez savoureux. C’est le reste qui pèche sévèrement, ce qui est plutôt surprenant de la part de Scott, qui a souvent montré qu’il savait faire le boulot sur ce point : Si Jours de tonnerre tient un peu la route, c’est en grande partie pour ses courses. Ici rien ne fonctionne. Tout est beauf et terne ; les dialogues autant que l’action, ces grandes phrases insipides et cette bouillie musicale illustrative signée Hans Zimmer, qu’il recyclera toute entière dans Rock. On sent que Scott fait tout juste le job pour servir la soupe à Bruckheimer mais c’est vraiment paresseux.