Une femme disparaît (ou presque).
6.0 Brigitte (Hupert) et Xavier (Daroussin) sont éleveurs de bovins depuis toujours. Ils vivent dans un patelin normand tandis que leur grand garçon s’est envolé pour Paris afin de suivre son rêve de devenir acrobate. Ce différend de filiation est à la fois générique dans La ritournelle (Le personnage du fils n’existe pas beaucoup) mais il plane sur le récit tout entier et notamment sur le conflit contenu existant entre Hupert & Daroussin.
Contrariée par une plaque d’eczéma inquiétante qu’elle procrastine de montrer à un médecin, Brigitte rêve soudain d’un rab de jeunesse tardive et le temps d’une escapade parisienne, se laisse séduire par un étudiant raté (irrésistible Pio Marmaï, comme d’habitude) puis par un voisin de chambre d’hôtel (classe danoise incarnée par Michael Niqvist), avant de revenir in extremis vers sa vie paysanne, son homme, un peu comme lui l’avait semble t-il aussi fait jadis.
Il faut du temps au film pour capter cette émotion entre ces deux-là, émotion qui jaillira en deux temps (mais aussi via le fils et l’amant éphémère) dans l’attendu programme de la comédie de remariage, mais bien jaillir, c’est l’essentiel. Car auparavant, le film suit Brigitte dans ses rencontres et évaporations successives. S’il n’est pas toujours très juste, notamment dans certains de ses dialogues et situations mécaniques, il se rachète régulièrement. Et comme il est assez émouvant, le rachat est double. Donc sans trouver ça inoubliable, son charme, élégant et modeste, m’a séduit.