« J’ai l’estomac qui fait du yoyo autour de mon trou de balle »
6.0 Il faudra que je revoie l’autre mais je crois pouvoir dire que The rock et Les ailes de l’enfer (Deux prod. Bruckheimer à 75M) sont mes deux plus gros plaisirs coupables, un peu inavouables – Nic Cage aime ça. Enfin ils sont attachés à mon enfance, disons. En partie grâce à leurs répliques qu’il peut encore m’arriver d’utiliser dans mon langage courant. Voilà, c’est dit. Et donc j’ai revu The rock. Non sans craintes, au lancement. Pourtant, c’est sans appel, j’aime toujours.
Le mauvais goût couplé à la générosité de Bay trouve avec ce deuxième film (dans la foulée de Bad boys) une pleine mesure – d’équilibre et de stimulation, de bourinade et de savoir-face dans le timing comique – qu’il ne réitèrera plus, d’abord par la gestion de son ample casting improbable, son scénario malin (et qu’importe ses incohérences), ses punchlines à gogo, sa démesure d’action movie et son ancrage géographique – Ici, Alcatraz – et sa volonté de le détruire.
En réalité, de par sa finesse légendaire, il rate ce qui se joue autour. C’est la musique pompière et omniprésente de Hans Zimmer. C’est son nombre considérable de plans, qui la plupart du temps (la poursuite dans les rues de San Francisco, notamment, qui a tout du climax parfait mais qui s’avère insupportable d’illisibilité) brise les accélérations. Et c’est paradoxalement ce qui me fascine dans le cinéma de Bay : Il tente des plans souvent hallucinants mais leur force est systématiquement noyée sous le poids de leur extrême brièveté.
C’est donc un film épuisant certes, mais il y a une certaine virtuosité, séduisante par sa pyrotechnie généreuse, son rythme incroyablement soutenu et sa façon de ne jamais s’appesantir, son cachet de parfait film-défouloir, l’humour irrésistible d’un Sean Connery en super-espion aussi dangereux que touchant, qui le place dans le haut du panier de ces films de genre à la solde de Jerry Bruckheimer. Et il y a Nicolas Cage.