Pecco ergo sum.
4.5 Très chic et toc, ce film de vampire métaphore de la toxicomanie, pour du Ferrara. On dirait du mauvais Jarmusch, par instants. Le film est notamment écrasé par son noir et blanc trop brillant, ses forts contrastes. On dirait le premier film d’un universitaire. S’il est ancré dans le récit, tout le délire christique et le discours philosophique (ça cite volontiers Nietzsche, Dante, Sartre, Kierkegaard, Heidegger) doublé d’images de massacres (Lili Taylor incarne ici une doctorante en philo obnubilée par les génocides du siècle) est d’une lourdeur telle, que le film semble coché toutes les cases / tares des mauvais films d’auteur. Il y a bien des choses à retenir comme la première attaque, puissante, en pleine ruelle, cette manière « sous le manteau » de filmer les rues new-yorkaises, puis l’apparition de Peina incarné par le toujours génial Christopher Walken. En fait, j’aurais adoré y voir quelque chose de plus sale, cru et fauché dans la lignée du cinéma des Safdie aujourd’hui. The addiction aurait mérité d’être muet, d’autant que son atmosphère sonore est riche, ténébreuse. C’est dans ces moments-là, notamment la séquence d’orgie meurtrière, qu’il est traversé par de superbes fulgurances.
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