Damnation.
5.5 Ultime film de Visconti, qu’il dirigea de son fauteuil roulant, paralysé par une attaque, peu de temps avant sa mort – Et le film transpire cela, la déliquescence de son auteur, l’imminence de sa disparition – il règne dans L’innocent le parfum du charme viscontien, intime et somme. C’est une fois de plus de la chute d’un empire dont il est question, ici celui d’une famille aristocratique, jusqu’à la destruction de son fondement pur. Le meurtre de la progéniture puis le dernier honneur en réponse à cette cruauté morbide : Le suicide.
Tullio est un homme froid, égoïste et psychotique. Marié, il vit une relation sulfureuse et tumultueuse avec sa maîtresse, Teresa. Son épouse, Giuliana est au courant et supporte en silence ces affronts perpétuels, jusqu’au jour où elle rencontre un écrivain à succès, Filippo d’Arborio. À la suite d’une nuit avec lui, elle se retrouve enceinte. La suite est toute tracée, pessimiste, implacable. C’est un film froid comme la mort. Si j’y reste à distance, comme souvent avec Visconti, je suis impressionné par la capacité qu’il a de parachever son œuvre de la sorte : Un dernier trait, intime et colossal.
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