Dans la brume insipide.
3.0 Il semble qu’Adoration soit le troisième volet de la trilogie des Ardennes, après Calvaire et Alléluia. J’aime beaucoup écouter du Welz en général, notamment quand il évoque sa passion pour Terreur aveugle, le chef d’œuvre de Fleischer : ça transpire l’amour pour le cinéma de genre. Mais voir un film de du Welz c’est déception sur déception, me concernant. Des intentions chaque fois prometteuses pour un résultat vain. Adoration n’y échappe pas. Et si c’est celui de ses films qui me « déplait » le moins à ce jour, c’est probablement parce qu’il s’agit de son moins absolutiste, moins rugueux, son moins stimulant aussi. Difficile d’être passionné et encore moins ému par ce long glissement vers l’ennui de deux jeunes amants en fuite, ce conte enfantin façon Hansel & Gretel, sans vie. Déjà parce que les deux « gamins » ne dégagent rien – Et pourtant ils étaient bons chez Haneke, pour l’une, Legrand, pour l’autre – et surjouent maladroitement stupeur et crise de folie. Ensuite parce que le film est mal exécuté, les rencontres (avec le couple, puis avec Poelvoorde) complètement ratées. Et si l’on songe d’abord au Kes, de Ken Loach puis à La nuit du chasseur, de Laughton (qui semble être La référence avouée de l’auteur) difficile de ne pas sentir Adoration écrasé sous leur poids. On retiendra au moins un truc : La photo brumeuse, irréelle de Manu Dacosse.
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