Publié 22 mai 2020
dans Artavazd Pelechian
Libera me.
7.0 Je pensais donc finir ce confinement avec Fin. Mais ce soir-là j’ai appris que j’étais tonton, que mon petit frère était papa. Alors je me suis dit que Vie ça aurait quand même vachement de gueule plutôt que Fin. Je le connaissais déjà puisque je l’avais découvert au moment de la sortie de Gloria Mundi, de Guédiguian qui lui rend hommage en le citant crânement en ouverture. Évidemment c’est magnifique. Six minutes de beauté pure où Pelechian filme le visage de sa femme en train d’accoucher puis son bébé puis l’enfant qui a grandi face caméra aux côtés de sa maman, ultime plan qui rappelle Persona. C’est somptueux. Et puis le Requiem, de Verdi, quoi.
Publié 22 mai 2020
dans Artavazd Pelechian
Vers la lumière.
7.5 J’avais ouvert cette période de confinement, en découvrant Au début de Pelechian. Quoi de plus logique, ai-je pensé que de la terminer par Fin, 55 jours et 89 films plus tard ? Ici l’auteur arménien filme des visages, des fragments corporels, des profils, des regards, dans un train entre Moscou-Erevan. Ils observent le paysage défiler sous leurs yeux. Puis la plupart s’endorment, dont cet enfant qui rappelle celui qui ouvrait Nous. Et Fin c’est un autre Nous, une multiplicité ethnique condensée dans un lieu, qui file vers l’obscurité. En bande son, le roulis continu provoqué par le train en mouvement. Alors la caméra sort du train, s’occupe du paysage que les voyageurs observaient. Puis il y a un tunnel et il ne reste que des bribes, de visages dans le noir, puis un point de lumière qui s’impose doucement, avant que la blancheur de la sortie ne vienne sceller le film et offrir une nouvelle naissance. Le spectateur est libre de tout, Pelechian ne force rien. C’est superbe.