21h00 pour Pawnee.
8.0 Matt Morgan, shérif de la petite localité de Pawnee, se jure de retrouver les deux violeurs de sa jeune épouse indienne qui vient d’être retrouvée morte. Il découvre que l’un d’entre eux est le fils de son vieil ami Craig Belden, dorénavant grand propriétaire et maître d’une petite ville voisine, Gun Hill.
Avant de réaliser les deux gros classiques toujours très solides que sont Les sept mercenaires (1961) et La grande évasion (1963), Sturges livrait cette merveille de western « confiné » soit un magnifique affrontement entre deux icones que sont Kirk Douglas & Anthony Quinn, incarnant deux vieux amis (que la vie a éloigné) sur le point de se recroiser dans un duel aussi tragique qu’imparable.
On pense beaucoup au Train sifflera trois fois, de Zinneman ou au 3h10 pour Yuma, de Delmer Daves, puisqu’il y a là aussi un facteur temps amorcé par le passage imminent d’un train. Néanmoins, cette gestion est relativement évacuée par Sturges qui lui préfère la montée crescendo d’une quête de justice (appuyée par une cicatrice et une selle de cheval) avant la retrouvaille qui vire à une opposition inévitable.
Sturges parvient surtout à faire magnifiquement exister la ville de Gun Hill, lui offrant une belle galerie de personnage et un cadre parfait. Les décors sont très réussis. Les dialogues sont percutants. Sa mise en scène, sans génie toutefois, s’avère d’une efficacité exemplaire. Bref c’est un très beau western.