Les baisers de recours.
5.5 J’adore Garrel, mais il ne s’est pas beaucoup foulé pour son dernier film. Disons qu’il est rachitique. Et l’épure lui va sitôt qu’elle est compensée par des trouées formelles. Il en manque dans Le sel des larmes. On sent que Garrel, plus encore que dans ses récents précédents films, souhaite filmer de belles jeunes femmes, de jolis garçons, de beaux vieux. Ils sont tous très beaux là-dedans. Beaux comme son noir et blanc doux et charbonneux. Ce qui me plait c’est que c’est malgré tout un film de Garrel. Hors du temps, hors des modes, même quand il filme une rencontre ou une danse : C’est du Garrel pur jus. Mais ça reste problématique ici et là, d’abord au détour de l’utilisation d’une voix off sans intérêt puis autour d’un dialogue sur la prostitution par exemple, ou sur cette danse, justement, parce que Téléphone. Faut vraiment qu’il arrête avec Jean-Louis Aubert, Garrel. Le film a de jolis trésors quand même, notamment au cours de sa belle première partie, simple et belle, avec Oulaya Amamra (qui irradie le film) puis Louise Chevillotte – Qu’on avait déjà vu chez Garrel, dans L’amant d’un jour. Moins dans la seconde qui s’embourbe autant que son personnage, qui nous restera énigmatique, pour ne pas dire antipathique. Les scènes avec le père (constante du cinéma garrelien) – incarné par l’excellent André Wilms – resteront les plus belles. J’adore Garrel mais c’est un cru dispensable, à mes yeux.
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