Une histoire d’eau.
6.0 Ce soir-là il pleuvait à torrent dehors. Climat idéal pour découvrir un film comme celui-là. L’eau est certes une constante chez Tsai Ming-Liang, mais rarement utilisée à ce point de vertige et de façon pas si outrancière comme peuvent l’être les inondations de Visage, ou celles du Dark water, de Nakata. Simplement il pleut en permanence dans The hole. Et si on voit peu la pluie, on la discerne par des fenêtres ou on l’entend très bien. Tout le temps. Quant aux personnages, ils passent leur temps à boire, pisser, remplir des casseroles, essuyer leur transpiration. Y a pas film plus humide que The hole. Mais c’est aussi un lieu, un immeuble : Il est rare d’apprécier autant l’architecture que chez Tsaï Ming-Liang, la verticalité est un personnage à part entière. Il y a aussi de longues plages de silences, une obsession pour le pourrissement : Ses priorités. A tel point que j’en oublie ce que le film me raconte : Une mystérieuse histoire d’épidémie, de population évacuée et une rencontre de voisinage, entre un homme et une femme confinés, qui communiquent (après quelques échanges plus répugnants) par une fissure (provoquée par une fuite) puis bientôt un trou béant entre leurs deux appartements. Le film me touche assez peu, notamment à cause de ses numéros dansants, franchement lourdingues. De mémoire, il me semble avoir eu le même problème devant La saveur de la pastèque.