Le Nord chez les sudistes.
5.0 Marie et Antoine, étudiants à la Sorbonne, décident de se marier. Le père du jeune homme, M. Lartigue (Fernandel), invite celui de la jeune fille, M. Malhouin (Jean Gabin), à venir passer les vacances dans sa propriété. Les Lartigue sont originaire du Var, les Malhouin de Normandie. Ils vont donc se retrouver à Saint-Mandrier sur mer. Le ton est d’abord chaleureux, entre vin rouge et pédalo, aïoli et accent chantant. Mais ça ne va pas durer. Et pas seulement à cause des moustiques et de la lourdeur de Fernandel. Le film, bien que franchouillard et rétrograde, est chouette à suivre, c’est une jolie comédie familiale, en partie pour le face-à-face inédit entre Gabin & Fernandel. Ils sont évidemment écrasants, leur petit affrontement volant la vedette au mariage de leurs enfants, et reléguant leurs femmes respectives au rang de figurantes, mais ce n’est pas une surprise. Comme lorsqu’il s’accapare Maigret ou réalise La cuisine au beurre (avec Bourvil & Fernandel) Grangier fait le job, sa mise en scène, classique, est fluide, efficace. Le film est par ailleurs produit par la Gafer, société de production fondée par, je vous le donne en mille : Gabin & Fernandel. Ce sera leur unique collaboration, si l’on excepte deux petits films où ils avaient partagés l’affiche dans les années 30.