La guerre est oubliée.
4.5 Si La guerre est déclarée fonctionnait si bien, c’est en grande partie parce qu’il était autobiographique. Depuis, Donzelli s’enlise dans des projets plus légers, moins fulgurants. C’est encore le cas de Notre dame, potpourri de tout ce qui l’anime, dans sa frénésie du texte (voix off permanente et multiple comprise), son aspect multiformes (Ici, une longue scène en référence au cinéma muet, là une autre chantée) et son appétit pour les ruptures de ton. Il y a toujours beaucoup d’inventivité, dans un plan, l’utilisation d’un objet, un running-gag etc… une énergie troublante qui la place en héritière d’un Truffaut ou d’un Demy, clairement, mais avec une personnalité plus exubérante, épuisante et redondante dans ce cas-ci, tant tout ressemble en moins bien à ce qu’on appréciait dans La reine des pommes puis qu’on aimait beaucoup dans La guerre est déclarée. La gravité resserrée à l’échelle de l’intime, du couple venait parfaire l’équilibre, lui convenait tant c’est un cinéma sous cloche, mais ici elle s’essaie à se replacer dans le réel, tout en restant hors du monde. Ça ne fonctionne pas. Réduire les problèmes sociétaux à des types qui mettent des baffes au hasard sur des trottoirs, avant de plonger Paris dans une catastrophe chimique, pour qu’au final tout se termine bien, c’est un peu léger. C’est mignon en tant que conte, mais franchement ça ne dit rien sur rien, si ce n’est sur Donzelli elle-même et son obsession du Féminisme pour les Nuls. Je ne vois qu’un petit film cool, qui fera rire la petite salle où se donnent rendez-vous les vieux du quartier, mais c’est tout.