• Accueil
  • > Archives pour novembre 2020

Archives pour novembre 2020



American psycho – Mary Harron – 2000

20. American psycho - Mary Harron - 2000This is not an enter.

   2.0   Un film aussi mauvais que le livre est dément. Si Cristian Bale tente de donner corps à Bateman (avant d’incarner Batman, chez Nolan) et s’en sort plutôt bien dans son registre éminemment cabotin, Mary Harron, la réalisatrice de cette purge, ne parvient jamais à retransmettre ne serait-ce qu’un centième de la patte Bret Easton Ellis. Elle pourrait s’accaparer totalement le truc, comme Kubrick s’accaparait le Shining de Stephen King, mais elle n’en fait rien, tout y est au choix grandiloquent, aseptisé ou ridicule. Chez Ellis il y a la forme, une folie que lui seul sait canaliser, dans American psycho, mais aussi déjà dans Moins que zéro ou Les lois de l’attraction, et plus tard dans Glamorama. Chez Harron il n’y a qu’une mise en scène impersonnelle, une forme vide, une volonté de faire choc sans trop y toucher. Chez Ellis, il y a une satire féroce du capitalisme, du mode de vie des yuppies et des années Reagan. Chez Harron c’est à peine effleuré. Tant qu’il y a les grimaces de son acteur et du sang, elle est satisfaite. Le name-dropping (sa spécialité) si conséquent qu’il en devient aussi gerbant que fascinant chez Ellis est quasi évincé dans le film d’Harron, tout simplement parce qu’il est impossible de transmettre ça dans un film, qui plus est d’une durée d’1h40 – Le roman fait cinq cents pages faut-il le rappeler. Bref c’est un livre inadaptable et ça le reste. Je m’en doutais bien évidemment, mais j’avais besoin de le voir de mes propres yeux. Je pensais juste pas que c’était nul à ce point. Franchement, dénaturer un tel chef d’œuvre c’est quasi criminel.

Séance (Kōrei) – Kiyoshi Kurosawa – 2000

18. Séance - Kōrei - Kiyoshi Kurosawa - 2000Quitte et double.

   3.0   Kiyoshi Kurosawa m’a toujours semblé être un auteur surestimé. Même plutôt TRÈS surestimé. N’ayant pas vu sa première partie de carrière – et admettons-le, trainant la patte pour m’y plonger – il était bon de s’abstenir de tout jugement définitif. J’entame donc une petite rétro avec Séance qui ne fait malheureusement (pour l’instant ?) que confirmer ce décevant constat : Je n’aime pas du tout son cinéma. J’ai l’impression de ne voir que des promesses, de film fantastique inédit, de néo-polar, avec des beaux travellings, un sens du cadre, un jeu sur le hors-champ, les silences, les ruptures franches de ton d’un plan à l’autre, mais tout sonne faux, rien ne prend. C’est un ennui constant. Un film qui n’offre rien à voir ni à ressentir, encore moins à s’interroger. Un film coincé dans un programme très organisé, cadenassé, jamais incarné. Et le peu de tension qui sourd parfois s’affaisse aussitôt dans un ridicule provoqué par des effets cheap très embarrassants. Hormis le fait de meubler la catégorie « Film horrifique d’auteur » des festivals, je ne vois vraiment rien à sauver là-dedans. Ça aurait pu être un curieux objet, un beau film de fantôme mais ce n’est qu’un truc vide, un film fantôme, qui apparait, qui disparait puis qu’on oublie.

Symphonie pour un massacre – Jacques Deray – 1963

SYMPHONIE POUR UN MASSACRELe cercle noir.

   5.0   Cinq truands – Clavet, Valoti, Moreau, Paoli et Jabeke – sont associés dans un coup de plus qui devrait les mettre à l’abri. Si les hommes semblent amis de longue date, Jabeke y voit toutefois l’opportunité de garder pour lui l’intégralité du profit quitte à trahir ses camarades et à tuer l’un d’entre eux. Son coup réussi va attiser la haine entre ses camarades, et déclencher un jeu de massacre sans fin. Inspiré du roman Les mystifiés, d’Alain Reynaud-Fourton, le troisième film de Jacques Deray est une belle promesse, mais fait surtout office de Sous-Melville : Un film noir moyen, solide, fluide, mais sans génie. On se rapproche, titre musical aidant et casting haut de gamme à l’appui, du Mélodie en sous-sol, de Verneuil. Suffisant suivant l’humeur, mais Deray fera nettement mieux. Néanmoins, Jean Rochefort est impeccable, en tueur inquiétant et traitre implacable, d’autant qu’il est moteur de tout le récit.

Drunk (Druk) – Thomas Vinterberg – 2020

13. Drunk - Druk - Thomas Vinterberg - 2020Alors, on danse ?

   5.0   Le nouveau Vinterberg s’appuie sur une citation de Kierkegaard puis sur un postulat théorique ô combien provocateur, tiré d’un psychologue norvégien, considérant qu’il manque à chaque être humain 0,5g d’alcool par litre de sang pour être heureux.

     Quatre copains, tous enseignants, un peu déprimés par leur vie personnelle et professionnelle, décident d’expérimenter l’idée et boivent de façon régulière afin de se maintenir en état d’ivresse relativement constant.

     Le film a tout pour devenir une parfaite tragi-comédie, tendance feel-good, il l’effleure notamment lors d’apartés clipesques nous offrant à voir nos profs retrouver le goût d’exercer, ou plus simplement lorsqu’ils se murgent tous les quatre.

     Mais Drunk est sans cesse guetté par le drame : Les dislocations de couples, d’abord, le mal-être existentiel, toujours, la mort, bientôt. Les vignettes déployées sont donc systématiquement contaminées par une dépression latente provoquée par l’ensemble de la société.

     C’est sans doute un peu superficiel, trop prévisible, trop écrit pour s’incarner pleinement, mais il y a de très beaux instants, émouvants quand on entre dans la sphère intime du couple. Et Mads Mikkelsen est fabuleux, comme d’habitude. Je pense même qu’il fait tout le film, qu’il lui donne sa raison d’exister.

     On y perçoit donc l’héritage lointain d’un Husbands, mais Vinterberg n’est pas Cassavetes. Ça manque quand même d’idées, de folie, d’originalité dans la mise en scène. Le film aura surtout ce beau statut en période de crise Covid d’agir en médicament. « À consommer sans modération » titrerait probablement Le Figaro. Pourtant, sans donner de leçon non plus, Drunk finit par dire un peu le contraire. Buvez, mais pas trop. Dansez, plutôt !

123

Catégories

Archives

novembre 2020
L Ma Me J V S D
« oct   déc »
 1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
30  

Auteur:

silencio


shaolin13 |
Silyvor Movie |
PHILIPPE PINSON - ... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Playboy Communiste
| STREAMINGRATOX
| lemysteredelamaisonblanche