Impair.
5.5 Avec Mank (son premier film depuis Gone girl) Fincher entreprend de raconter une partie de l’histoire d’Herman Mankiewicz, celle qui le relie à Citizen Kane, dont il participa à la genèse puisqu’il fut coscénariste.
L’ambition première c’est de faire un film à la Citizen Kane. C’est mon premier problème : Je ne dois pas être assez fan du film de Welles pour apprécier vraiment celui de Fincher. Pire, j’ai la désagréable sensation de voir un film uniquement fait pour les initiés, incapable d’intéresser le spectateur néophyte, ni pour le cinéma des années 30, ni pour les histoires qui se déroulent en coulisse – ici la collaboration tumultueuse entre Mankiewicz et Welles, mais aussi celle avec Louis B. Mayer, ainsi que l’évolution d’Hollywood et l’ébullition politique.
Mon autre problème concerne la construction et l’écriture, tant Mank me semble pas hyper digeste. Outre les incessants va-et-vient, la somme conséquente de personnages, le peu de romanesque, je ne ressens rien devant Mank, rien.
Autre chose : J’ai le sentiment que le film me vend un scénario ou plutôt de l’intérêt pour les scénarios, les scénaristes, créant une plus nette identification à Mankiewicz qu’à Welles. Très bien. Mais hormis les lignes de scénario en début de scène, j’y vois que de la contradiction, de l’obsession formelle, un fétichisme pas franchement passionnant : Du travail de post-prod qui tente constamment de récréer le cachet pellicule avec le numérique, de viser Welles plutôt que Mankiewicz, en somme.
Dernier gros problème, qui découle peut-être de l’imposant projet (adapter le scénario de son père, Jack Fincher) je ne retrouve pas tellement Fincher là-dedans, ni par ce noir et blanc trop lisse, ni par l’émotion, ni par son ambiance sonore : Aucune utilité de prendre Trent Reznor & Atticus Ross, franchement. Ceci étant, c’est un film courageux, j’admire le geste, mais j’y suis resté complètement en retrait.
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