De l’autre côté.
7.0 Entre deux opus de Die Hard, John McTiernan se lance dans un projet tout autre, une sorte de méta comédie d’action – la même année où Joe Dante propose Panic sur Florida beach – mixant Terminator avec La rose pourpre du Caire, grosso modo.
Danny, un gamin de New York écume les séances de ciné, essentiellement celles où il peut suivre les aventures de son héros préféré, Jack Slater, une sorte de simili Inspecteur Harry, flic justicier particulièrement doué dans la réplique qui tâche : « T’aimes l’omelette ? Tiens, j’te casse les œufs »
Un jour, son projectionniste préféré lui offre un billet très spécial, qui va le propulser dans le film, aux côtés de son héros à Los Angeles, dans un univers parallèle où Danny en sait beaucoup trop sur chacun des personnages, puisqu’il a vu les épisodes précédents. Idée séduisante dont McTiernan ne se satisfera pas, misant sur le pouvoir du billet magique pour effectuer le trajet inverse, envoyant bientôt le héros du film (qui n’y sera plus du tout invulnérable) et d’autres personnages malveillants dans le vrai monde.
Le film est un objet aussi foutraque que réjouissant, un pur divertissement popcorn, complètement déglingué, foisonnant, épuisant. Une vraie parodie de blockbuster, qui digère ce qu’il dénonce tout en tenant les promesses que le genre défend : Superbes scènes d’action, scénario complexe (l’efficacité de Shane Black), répliques badass, background, Némésis (Tom Noonan, toujours parfait) et références cinéphiles en pagaille, de L’arme fatale à Amadeus, en passant par Le septième sceau, de Bergman.
A la barre, un Schwarzenegger hors pair, aussi drôle qu’émouvant, dans ce rôle plein d’autodérision ; et un gamin à la fois cynique et émerveillé, parfait alter égo du spectateur et de son auteur.
Aussi jubilatoire soit-il, l’objet reste disons plus conceptuel qu’un Die Hard, qui eux fonctionnent pleinement sur tous les niveaux. En concurrence avec Jurassic Park lors de sa sortie, Last action hero fit bien entendu un énorme bide et ne gagna son statut de film culte que bien après.