The Sorkin case.
6.0 Si l’on est familier d’Aaron Sorkin scénariste (Des hommes d’honneur, The social network, Le stratège : C’est lui) en tant que metteur en scène c’est une première. Enfin une deuxième, mais je n’ai pas vu Le grand jeu, son premier film.
Les sept de Chicago c’est ni plus ni moins ce que Sorkin a jadis écrit, revenant sur l’affaire des Chicago Seven à la fin des années 60. A l’époque (2007) c’est Spielberg qui devait s’y coller, mais le projet est resté dans un tiroir. Avant de réapparaître tout récemment, mais nouvelle victime de la pandémie, les droits du film, qui était géré par la Paramount, sont vendus à Netflix.
Le film a les défauts de ses qualités, il est brillant du point de vue de son écriture, dense, passionnante, mais trop écrit justement il surprend moins par sa forme, enfilant les tunnels de dialogues où souvent tout le monde parle en même temps – mais pas trop non plus de façon à ce que le propos reste lisible, la mécanique très classique – dans une compilation de plans souvent très rapides, accompagnés en quasi permanence d’une musique indigeste.
Néanmoins c’est un film de procès archi solide, avec ses pics, ses revirements, sa multitude de personnages – incarnés comme il faut : Tous les acteurs sont épatants, Mark Rylance (Le pont des espions), Sacha Baron Cohen (ça change de Borat) et Eddie Redmayne en tête – et sa construction intelligente, labyrinthique et foisonnante.
Beaucoup de difficulté à entrer dans la danse (Tant tout est à la fois très académique et défile à cent à l’heure : On te perd sans te perdre, en gros) mais une fois qu’on accepte le deal on s’y sent bien. Avec même un gros plaisir pris sur la dernière demi-heure. Ceci étant, le film ne cesse de rappeler que Sorkin c’est toujours mieux quand c’est Reiner, Fincher ou Miller qui réalise.