Ombre et brouillard.
6.0 Peter Hutton filme les fjords de la région nord-ouest islandaise au moyen de plans fixes au sein desquels le mouvement est infime (souvent la brume, le clapotis des eaux ou les rayons de soleil) et où la frontière entre le ciel, la mer et la terre tend à se confondre.
Les nappes de lumière font bouger les montagnes. L’épaisse brume crée des formations en tout genre, animales, végétales, monstrueuses. Skagafjördur n’est que reflets et mirages. Soit une succession de peintures paysagistes perturbées par d’infimes phénomènes atmosphériques.
Les nuages stationnent dans d’épaisses lignes horizontales, qui dévorent le paysage. La lumière y pénètre à la verticale, par percées, avant d’être engloutie elle aussi. Les lieux semblent oubliés par le temps, abandonnés de toute présence humaine : au cours d’un plan, seulement, une barque traverse le cadre et disparaît. Était-ce un mirage ?