Canicule.
5.0 Si Gérard Krawczyk est dorénavant connu pour avoir réalisé trois opus de la franchise Taxi ainsi que d’autres trucs affreux dont il vaut mieux taire les titres, son premier (?) film n’est pas dénué d’intérêt.
L’été en pente douce se déroule en Haute-Garonne, dans une bourgade non loin de Toulouse. S’y côtoient Bacri, Villeret, Marchand, Bouise ou Pauline Lafont – qui disparaît dans un mystérieux accident l’année suivante. C’est elle qui irradie le film et pas seulement par ses formes généreuses, elle l’habille d’une aura troublante, à la fois nonchalante et souveraine.
Le film fonctionne moins sur son climat, cherchant d’une part à faire ressentir la canicule avec de grossiers filtres jaune vert bien graisseux et sur sa propension à vouloir l’imprégner de western (harmonica à l’appui) franchouillard. Il suffit de voir une scène, un plan d’un film de Guiraudie pour comprendre que Krawczyk est un gros bourrin.
Curieux de constater combien Bacri & Villeret font déjà du Bacri et du Villeret, l’un incarnant Grincheux, l’autre Simplet. N’est-ce pas ce film (qui a plutôt bien marché) qui les aurait enfermé là-dedans ?
La mise en scène est sans éclat mais le film n’est pas honteux. On sent qu’il capitalise sur le succès de L’été meurtrier, qu’il fait tout pour l’imiter, que Krawczyk mise sur Lafont comme Becker avait jadis misé sur Adjani. Un film bien ancré dans les années 80 quoiqu’il en soit.