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En thérapie – Saison 1 – Arte – 2021

03. En thérapie - Saison 1 - Arte - 2021This is (not) us.

   6.0   Par où commencer ? Déjà dire que c’est une série aussi passionnante que problématique. Passionnante parce que problématique, au sens où trente-cinq épisodes et douze heures durant, elle ne cesse de me questionner sur mon rapport au sujet, au cadre, à la durée, l’interprétation, la bonne distance etc. En bien comme en mal, mais au moins je m’interroge en permanence devant, je ne m’y ennuie jamais.

     Commençons par le début, par son effet d’annonce. Si elle se réfère par son dispositif à une série israélienne – que je n’ai pas vue – voire à son dérivé américain – que je n’ai pas vu non plus, mais il semble qu’elle en ait même copié/collé les personnages – En thérapie fait le choix d’une date, de démarrer le 15 novembre, soit deux jours après les attentats terroristes du Bataclan. Rien d’étonnant de la part de Toledano & Nakache qui sont de pures figures fédératrices. Prendre cet évènement c’est déjà faire aveu de rassembler tout le monde, d’avancer main dans la main, dans un but commun. Bref c’est un peu tout l’inverse d’un suivi psychanalytique, qui tend lui vers l’individu, l’intime.

     Mais c’est surtout un point de départ mensonger, une simple opération marketing puisque la série n’en fait pas grand-chose. Deux personnages sont directement touchés, puisqu’Ariane (Mélanie Thierry), chirurgienne, était de garde cette nuit-là et qu’elle a vu arriver en nombre les blessés, et qu’Adel (Reda Kateb), inspecteur à la BRI, faisait partie du raid, mais la série va discrètement désamorcer ce déclencheur pour ne plus du tout en parler par la suite. Ceci étant, ça fait partie intégrante de ses qualités d’écriture, de prendre une direction pour finalement en emprunter une autre, elle le fait systématiquement très bien.

     Mais ça reste un effet d’annonce. On aurait pu aussi bien créer cette série sans lui. Ça aurait sans doute été moins vendeur. Il ne plane pas suffisamment sur l’ensemble, cet événement, il semble plutôt là pour attirer le chaland mais pas vraiment pour construire autour de cela. D’ailleurs la série va systématiquement vers le trauma d’enfance, le conflit du père, des origines, l’exemple parfait c’est évidemment Adel. Alors on se doute bien que ce n’est pas juste le Bataclan qui le pousse à finir en thérapie mais j’ai quand même l’impression que ce n’est qu’un prétexte. Et un prétexte qui fédère. Inattaquable, en somme.

     Si le contenu est riche, je m’interroge aussi sur le contenant, sur la forme. La série choisit de suivre un analysant par épisode, très bien, mais ils reviennent tous à intervalles réguliers, une fois par semaine, le même jour. Alors c’est peut-être courant dans la pratique (mais comme ce n’est pas mon cas, ça m’interroge aussi) mais du strict point de vue de la construction ça reste trop cadenassé, trop méthodique. Chaque personnage vient d’ailleurs à sa séance, il n’y a jamais d’annulation, de changement de programme. On va y glisser un retard ici ou là, de façon à y injecter du réel, mais rien qui n’enraye la machine bien huilée.

     On peut se dire que cette machine, huilée, s’aligne sur une autre, Dayan, le thérapeute, incarné par Frédéric Pierrot. Et vu sous cet angle on y croit davantage en effet. C’est d’ailleurs lorsqu’il sort vraiment de ses rails que la machine se disloque un peu, qu’on sort du cadre, qu’on perd un patient, mais il faut attendre les derniers épisodes, tout simplement car c’est une série qui pense avant tout son spectacle, son suspense, ses rebondissements, mais pas du tout le réel d’une psychanalyse. C’est aussi un aveu de faiblesse de faire de Dayan le personnage le plus passionnant, contre la multitude de personnages. Il n’a plus de secret pour nous. Du coup on a toujours un temps d’avance sur les analysants. Il me semble qu’une série comme Tell me you love me réussissait cela avec un bien meilleur équilibre : Faire exister la psychothérapeute tout en lui préservant son opacité, de façon à ce qu’elle ne gagne pas contre les autres personnages.

     Un problème qui en appelle un autre : Du point de vue de la mise en scène, tandis qu’on a de multiples réalisateurs de cinéma, par ailleurs très différents habituellement, se partageant la réalisation du projet, on ne voit strictement aucune dissonance d’un épisode à l’autre, tout est filmé de la même manière, aussi bien le cadre, les champs-contrechamps, que les durées, les silences. C’est du scénario, filmé platement. Efficacement mais platement. Je rêvais d’un épisode en plan fixe unique, façon McQueen dans Hunger. D’un autre où le hors-champ serait roi. D’une partie de ping-pong verbale étouffante façon Fincher. De voir s’imposer une forme. D’autant qu’ils semblent se partager les personnages : Salvadori s’occupe de Camille, Pariser de Léonora & Damien, par exemple.

     Un autre grief pourrait s’appuyer sur son obsession narrative. Comme il n’y a pas d’action, de flashback, de faits concrets sur lesquels l’image se réfère, c’est la parole qui permet la narration. Et c’est une parole beaucoup trop volubile, trop écrite. Une parole qui raccorde avec le ton général des patients, qui sont tous en résistance. La seule qui ne le soit pas est en plein transfert. Mais c’est une résistance qui s’assagit. Chacun finit par accepter de parler, de s’ouvrir, même les plus réfractaires comme Adel ou Camille. En un sens, la série fait l’éloge de la psychanalyse. De sa réussite, son efficacité : Le récit s’étire sur deux mois et tous les axes seront bouclés. Mais elle rappelle néanmoins qu’elle est une série avant tout. En détruisant donc le radicalisme de la psychanalyse : Refus du vide, du silence, de l’incohérence, de l’inachevé. Eloge du plein, de la parole, du storytelling. Deux des six patients, tandis qu’ils ne se connaissant pas au départ, finiront même par coucher ensemble. Une patiente connait la fille de son analyste. Ce sont des pirouettes scénaristiques.

     Pourtant, En thérapie, trouve des instants très beaux, où le dialogue s’amorce, bifurque, rebondit – bien aidé par ces petites notes de piano qui ne cessent de nous guider laborieusement. Elle est meilleure quand elle fait naître des creux (c’est rare) que lorsqu’elle les fabrique, un peu à l’image de cette réplique récurrente « C’est ma dernière séance » qui revient chez chacun d’eux, d’un téléphone qui sonne ou d’une envie de pisser. La scène analytique devient trop souvent scène théâtrale. Ou du mauvais vaudeville vers la fin, quand elle fait entrer les pères, celui de Camille, celui d’Adel. Un vrai problème. Les sommets (de vulgarité) c’est évidemment la fausse couche pendant l’analyse ainsi que la thérapie de couple que l’analyste entreprend chez sa contrôleuse. N’importe quoi.

     Je continue de penser que le duo Toledano/Nakache aussi attachant soit-il n’est rien qu’un porte-parole réconciliateur un peu niais, qui revendique le Nous sans se soucier de penser qu’on peut ne pas intégrer ce Nous. Rien de grave s’il s’agit d’un film comme Nos jours heureux (qui manie la légèreté d’une colo) ou Hors normes (son ouverture d’esprit) en revanche c’était déjà un peu problématique sur Le sens de la fête, car c’est un problème social. Ici on pourrait toucher à quelque chose de politique par la dimension psychique mais ça ne les intéresse pas non plus, ce qui leur importe c’est le Nous. Ce n’est pas un Nous péjoratif, c’est juste que c’est un Nous qui en effet va à contresens de la thérapie.

     Cette tyrannie de la normalisation trouve bien entendu son expression la plus superficielle ici avec ce non-traitement des attentats. C’est très pratique, en somme : Parler des attentats mais pas trop, montrer des analysants en résistance mais pas trop, être radical dans la forme mais pas trop etc… Ni dimension politique, ni problématique sociale, la série ne se mouille jamais, ne tranche pas (dans la forme comme dans le fond) et reste persuadée qu’il y a une solution psychanalytique à tout. Même rapide. Qu’il s’agisse ou non d’un happy-end, il n’y a pas de place au mystère, à l’irrésolu.

     Et pourtant, paradoxalement, ces trente-cinq épisodes m’ont sans cesse interpellé, fasciné, parfois (beaucoup) ému. Sa grande réussite, je crois qu’elle la doit à ses personnages, surtout à leurs interprétations. Tous sont excellents, Céleste Brunnquell en tête, dans le rôle de Camille, de loin mon personnage préféré. Mais voilà on en revient aux moteurs d’une série tout ce qu’il y a de plus standard et non aux vertus de la psychanalyse. Si on voulait être plus honnête ça ne devrait pas s’appeler « En thérapie » mais « This is us ».

Chanson douce – Lucie Borleteau – 2019

17. Chanson douce - Lucie Borleteau - 2019Classe tous risques.

   6.5   Dans la vie y a deux catégories de gens, ceux qui aiment Joker et ceux qui aiment Chanson douce. Blague à part, je ne dis pas qu’on ne peut pas aimer les deux ni qu’on ne peut pas les aimer pour d’autres raisons que la satire sociale qui les relie, mais voilà c’est un fait, ces deux films sont sortis quasi en même temps et ce sont deux films assez proches. Deux films de gauche, disons. Sur le papier. Dans les faits, l’approche qu’en faisait Philipps était plutôt de droite : Il proposait à tous les laissés pour compte de porter un masque de clown. Chanson douce est plus subtil, plus incisif car moins spectaculaire que de voir Joaquin Phoenix cabotiner à mort. Au contraire ici, Karin Viard en fait peu, elle est comme effacée. Avec une telle retenue que le peu de micro-explosions qu’elle déclenche devient une tornade de terreur : Le fond d’un pot de yaourt qu’il faut racler avec son doigt avant de le lécher ; Le jeu du pipi sur le pot ; Un cache-cache interminable ; La carcasse de poulet sur la table. Le fait divers, Lucie Borleteau ne le filme pas, tout simplement parce que c’est impossible à filmer. C’est horrible. Mais ce qu’elle filme, c’est-à-dire ce décalage de classe, puis ce dérèglement quasi abstrait, elle le fait admirablement. Avec beaucoup d’opacité. Contrairement à Joker qui surlignait tout, tout le temps. Il y a plein de petites choses très discrètes, très mystérieuses dans la mise en scène de Lucie Borleteau (qui avait déjà offert un beau premier film avec Fidelio, l’odyssée d’Alice) notamment dès qu’il s’agit de filmer ce corps, celui de Karin Viard, sa nuque, son profil. C’est quasi hitchcockien.

     Le film pourrait emprunter tellement de voies. Celle du thriller domestique, d’abord. On pense évidemment à l’excellent La main sur le berceau, de Curtis Hanson. Celle du conte horrifique, tant le film ouvre des brèches (le poulpe notamment) sans y plonger pleinement non plus. Mais c’est bien celle de la fracture sociale que Chanson douce vise, comme un cousin du Parasite de Bong Joon-Ho. Ou de Joker. Mais à la différence de ce dernier, il ne s’agit pas de souligner cette fracture mais au contraire de la nuancer le plus possible, à l’image de ce couple de bobos parisiens, pures figures d’une modernité bourgeoise aussi sympathique qu’écrasante tant derrière l’apparat d’une générosité désintéressée se loge une condescendance gerbante. Ainsi quand ils partent en vacances au bord de la mer, ils proposent à leur nounou de les accompagner, sous le prétexte que ça lui ferait un bien fou, mais c’est évidemment pour surveiller les enfants pendant qu’ils bronzent. Et les deux acteurs sont hyper bien choisis : On les aime bien tous les deux, Leila Bekhti & Antoine Reinartz. Et le fait est que Lucie Borleteau n’en fait pas un couple infect. D’ailleurs, leur idée de prendre une nounou naît d’un désir de parité conjugale, afin qu’ils travaillent tous les deux, qu’ils s’épanouissent tous les deux. Bref, ça les rend ouverts, ça, aussi. Et ils sont sympathiques. Horriblement sympathiques. Et Karin Viard joue cette nuance aussi, ce n’est pas seulement une nounou sociopathe : le film ne cesse de nous montrer qu’elle aime ces enfants, qu’elle revit au contact de cette famille, qu’elle se prend même à rêver qu’ils fassent un autre enfant afin qu’elle s’installe plus longtemps. Et le film, avec son crescendo très ténu, fait état de cette impossibilité de l’entente sociale. Je ne connaissais pas le livre ni les tenants et aboutissants de ce fait divers, donc j’ai trouvé le final glaçant.

Manue Bolonaise – Sophie Letourneur – 2007

28. Manue Bolonaise - Sophie Letourneur - 2007Passe en sixième d’abord.

   6.5   Du Letourneur pur jus, tant ça prépare aussi bien La vie au ranch que Le marin masqué, mais dans un univers nettement plus jeune, puisqu’ici les personnages ont onze ans. Il s’agit ni plus ni moins – d’autant plus quand connait le parcours de la cinéaste à venir – de raconter le quotidien de la gamine qu’elle était. Et l’univers que ces jeunes adolescentes se façonnent, à travers leurs éveils amoureux, joutes verbales et mimétisme maladroit des grands.

     Manue Bolonaise c’est donc déjà une collection d’instantanés. Mais l’écriture, le jeu, la construction y sont tout à fait inhabituels. Interprété trop haut ou trop bas, brièvement ou jusqu’à l’étirement, il y a toujours tout un tas d’imperfections, saillies spontanées si chères au cinéma de Sophie Letourneur, à l’image de ces regards caméra ou de ces dictions hasardeuses qu’elle choisit de ne pas couper. La musicalité de la parole et des situations priment.

     Quant au choix de casting il résume d’emblée ce qui sera primordial dans le cinéma de la réalisatrice de La vie au ranch, cette volonté d’aller dans son sens et donc un peu à contre-courant des modes : Ne pouvant incarner le rôle de son personnage, elle a choisi de faire jouer les jeunes par des gamins du quartier d’enfance – et du collège – qu’elle fréquentait. C’est un souci de réalisme très particulier, bien à elle, qui lui permettait de retrouver les lieux, de les reconstruire tout en filmant des jeunes habitués des lieux.

     C’est un cinéma protéiforme dans la mesure où il évolue aussi bien dans une rue qu’entre les quatre murs d’une chambre. Elle y filme les sorties de cours, les soirées entre copines, les booms, les réunions de potes sur des lits, les dilemmes amoureux dans un cimetière ou sur un parvis résidentiel, les premiers baisers, les danses improvisées, les groupes et leurs petits jeux à la con et deux meilleures amies sur le point de prendre des chemins différents. C’est un très beau film sur le deuil d’une enfance révolue.

A la dérive (Adrift) – Baltasar Kormákur – 2018

31. A la dérive - Adrift - Baltasar Kormákur - 2018En pleine tempête.

   4.0   Le film conte l’histoire vraie de Tami Oldham Ashcraft, une navigatrice américaine. En 1983, elle et son petit ami, Richard Sharp, convoient un voilier de Tahiti vers San Diego. Le 13 octobre, ils sont pris dans le plus grand ouragan qui se soit jamais abattu sur l’Océan pacifique. Le bateau chavire. Tami se retrouve inconsciente pendant plusieurs heures et Richard est projeté par-dessus bord.

     Lorsqu’elle reprend ses esprits, à bord du bateau en ruines, Tami constate vite l’absence de Richard, puis repère le canot de sauvetage flottant au loin, sur lequel est agrippé son fiancé. Après l’avoir récupéré, gravement blessé, la jeune femme, sans aucun moyen de communiquer ni d’appeler à l’aide, doit se battre durant 41 jours pour rester en vie et parcourir les 2.500 km qui la séparent encore d’Hawaï.

     Sans doute avais-je l’espoir de voir un film dans la lignée du All is lost, le beau film de J.C. Chandor, avec un Robert Redford qui n’y disait pas un mot. On comprend très vite que ce ne sera pas le cas, le piètre réalisateur Baltasar Kormakur préférant cumuler les flashbacks et insérer un petit suspense autour d’un McGuffin qu’on voit débouler à des kilomètres. Sur le bateau nous n’y restons jamais vraiment. Et quand on croit que le titre aura double effet et visera à raconter aussi la dérive du couple, on fera encore fausse route. Tout y est incroyablement décevant. Reste Shailene Woodley, et ça peut suffire pour attiser la curiosité.

Le souper – Édouard Molinaro – 1992

10. Le souper - Édouard Molinaro - 1992La petite bouffe.

   3.0   Molinaro ou pas (son cinéma m’intéresse peu) la curiosité s’éveille sitôt qu’un film cast Claude Rich & Claude Brasseur, qui plus est s’ils incarnent Fouché et Talleyrand, pour une confrontation verbale autour d’un diner, ayant eu lieu le 6 juillet 1815, juste après la défaite de Waterloo, pendant que le peuple manifeste sa colère dans les rues. Il faut savoir que cet épisode historique a d’abord été mis en scène au théâtre, dans une pièce déjà incarné par les mêmes interprètes. Le défi pour Molinaro est donc d’en faire un film de cinéma, de nous faire oublier ses velléités théâtrales. Malheureusement la forme est d’une banalité terrible, morbide, d’un ennui colossal. Il y a l’opposition de deux présidents (du Gouvernement provisoire et du Conseil) pour décider de l’avenir de la France. Deux monstres qui se détestent et s’admirent. C’est tout. Il y a Rich, Brasseur et le texte de Brisville. Molinaro, lui, n’invente pas grand-chose.

9 doigts – F. J. Ossang – 2018

04. 9 doigts - F. J. Ossang - 2018Le bal des casse-pieds.

   3.0   Mon premier rendez-vous avec le cinéma de F.J.Ossang et autant dire que ça m’a peu intéressé. La faute à un ensemble corseté à l’image de son noir et blanc trop lisse – Le film est pourtant tourné en pellicule argentique mais on croirait du numérique. La faute à son interprétation théâtrale et ce bavardage incessant, qui brisent sans cesse les bribes d’élans fulgurants hérités d’un film noir à la Aldrich. 9 doigts n’a jamais confiance en ses images, ses décors, sa nuit, son silence, son navire. La faute aussi à un trop-plein de références mal digérées, tant on y entrevoit du Lynch période Eraserhead, du Béla Tarr de L’homme de Londres, une volonté de réactiver les aplats de paysages d’un Paul Hutton. Un personnage s’appelle même Kurtz. Et tous portent de grandes lunettes rondes mais on songe moins à La jetée, de Marker qu’au Dernier combat, de Luc Besson. Bref c’est raté, daté, frelaté. Et un peu trop écrasant pour les épaules d’Ossang, qui livre un film sans vie, sans âme, complètement abscons et ennuyeux. Dans une veine pas si lointaine, tout aussi arty, je suis nettement plus sensible au cinéma d’un Bertrand Mandico : Un bateau et je pense illico à ce chef d’œuvre qu’est Les garçons sauvages.

Le fantôme de Longstaff – Luc Moullet – 1996

27. Le fantôme de Longstaff - Luc Moullet - 1996L’amour et la mort lui vont si bien.

   6.0   Sur le coffret « Luc Moullet en shorts » il est précisé qu’il y a dix courts drôles sauf un. Le voilà. Au fantasme de filmer un drame, Moullet y ajoute la gageure du film en costumes et de l’adaptation littéraire. Pour se faire, il choisit Henry James, son auteur préféré et une nouvelle plutôt méconnue, Le mariage de Longstaff. En 1880, Reginald Longstaff, un riche anglais qui va mourir de phtisie, rencontre sur une plage normande une jeune Américaine. Il en tombe amoureux, mais celle-ci se refuse à lui. Deux ans plus tard, Longstaff réapparaît. Est-ce lui, ou un fantôme ? Alors ce n’est certainement pas ce que Moullet a fait de mieux, mais le romantisme lugubre et le format court adapté d’un format court d’Henry James se marient étonnamment bien avec son style.

La bonne épouse – Martin Provost – 2020

05. La bonne épouse - Martin Provost - 2020Révolution de pacotille.

   2.0   Un film à l’image de son trio d’actrices (Binoche, Moreau, Lvovsky) : Nullissime. Humour de vieux, mise en scène criarde et ringarde. Et au firmament de cette médiocrité, Provost se permet une petite friandise façon comédie musicale : Une simili-pub Panzani, doublement ratée tant elle fait office de message féministe pour les Nuls. Consternant.

Cibles mouvantes (Red dot) – Alain Darborg – 2021

19. Cibles mouvantes - Red dot - Alain Darborg - 2021Horreurs boréales.

   3.5   Sur le papier, ça sent le bon gros survival, conjugal, enneigé. Je fonce. Et c’est très frustrant car le survival marche plutôt bien mais le film n’a pas du tout confiance en la sécheresse qu’impose le genre. Donc on te manipule à renfort d’un scénario tarabiscoté bien lourdingue, d’une ellipse trop pratique et de flashbacks racoleurs. Alors on est loin d’une carte postale de la nature suédoise et ses aurores boréales, tant le film est froid, la photo grisâtre, un peu à l’image de son couple de personnages antipathiques. Il y a une idée intéressante (l’arroseur n’est pas celui qu’on croit, en gros) mais ce n’est pas très bien exploité. Et puis ces films qui s’ouvrent par une scène de fin qu’on laisse en suspens, j’en peux plus.

Dix jours sans maman – Ludovic Bernard – 2020

06. Dix jours sans maman - Ludovic Bernard - 2020La chute.

   3.0   L’ascension (avec Ahmed Sylla dans l’Himalaya) fonctionnait sitôt qu’il arpentait la montagne. Quand le film s’ouvrait ou regagnait La Courneuve, il se faisait lourdingue. Dix jours sans maman, du même Ludovic Bernard (qui a depuis aussi réalisé un épisode de la série Lupin) n’a pas ce privilège neigeux. Enième comédie familiale de remariage, le film mise tout sur le charme de son acteur vedette, Frank Dubosc (il m’aura arraché quelques sourires ci et là, j’avoue) qui se retrouve pour la toute première fois, à garder ses quatre mômes (tous insupportables, évidemment), pendant que sa femme souffle en vacances à Mykonos. Tout sera évidemment hystérique et grandiloquent, caricatural et excessif, jouant sur des gags éculés et une dynamique de la destruction sans limite. Et pour qu’au final, tout se finisse dans la bonne humeur bourgeoise bien-pensante, mais à aucun moment on a cru à ce couple (Dubosc/Atika) et encore moins à ce foyer. Aucun intérêt. 

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