Voix haute, ville basse.
8.0 Un film une fois encore passionnant signé Mervyn Leroy, qui emprunte ici les voies du procès, de l’injustice, du pouvoir de la foule, des médias et des hommes de loi, des rapports houleux entre le Nord et le Sud, dans le sillage évident du chef d’œuvre de Fritz Lang : Furie.
Dans une petite ville sudiste des États-Unis, le jour du Confederate Memorial Day, une jeune fille est retrouvée assassinée. Ici, bien aidé par l’arrivisme d’un procureur ambitieux et hâtif, le coupable ne fait aucun doute aux yeux de tous, il s’agit soit du concierge noir, soit de l’instituteur nordiste.
Le film s’inspire d’un fait divers qui vit un enseignant accusé du meurtre d’une de ses élèves, déclaré coupable, condamné à être exécuté avant d’être gracié par le gouverneur puis de se faire lyncher à mort par la foule.
Satire virulente du système judiciaire dans le deep south américain, La ville gronde est un grand film sur les pressions exercées sur les masses, qui n’existent plus qu’au travers de leurs libertés bafouées par la peur : un barbier et un concierge qui craignent de revenir sur leurs témoignages respectifs imposés, un juré sceptique qui préfère se plier à l’avis du groupe. Film brillant, glaçant, révoltant.
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