Oubliés, les oubliés.
3.5 L’écurie Marvel est allée repêcher un nom bankable en la présence de Chloé Zhao pour l’un de ses prochains opus à venir: Eternals. Avant cela, Zhao reçu grâce à Nomadland, son troisième film, une pluie d’éloges : Lion d’or, Golden globe, Oscar. La totale. Une incompréhension absolue pour moi tant j’ai trouvé ça terriblement lourdingue et malhonnête, à l’image de Frances McDormand qui écrase tous les (vrais) personnages qui ne sont que des esquisses sans vie, ou encore des plans contemplatifs ultra-léchés qui annulent la puissance des paysages, voire de la petite musique larmoyante qui brise chaque élan émouvant. Le seul intérêt du film résidait dans l’écoute des nomades, les vrais – et ces moments-là sont beaux mais trop brefs – mais Zhao n’en fait rien, trop occupée à offrir une nouvelle statuette à l’actrice de Fargo et à emballer tout cela dans un filmage à la Malick. Le film ne sait plus s’il doit filmer le deuil impossible d’un personnage ou les vrais visages oubliés de l’Amérique. A noter que lors d’une brève séquence, le personnage marche en ville, passe devant un cinéma où l’on projette Avengers. Petit clin d’œil / coup de pub à la franchise que Zhao va bientôt intégrer, qui révèle finalement toute l’hypocrisie de son projet politique, d’autant qu’elle réserve un peu plus tôt le même sympathique sort pour le géant Amazon. Très embarrassant, pour rester poli.