La question du père.
6.5 C’est un film-souvenir. Celui d’une femme (Louise, le personnage) se remémorant son enfance à la ferme, quand cette dernière est sur le point d’être vendue. Et celui d’un homme (Hubert Viel, le réalisateur) qui a grandi lui aussi en milieu rural. Le film nous plonge dans les années 80 – restituées de façon chaleureuse par le grain de la pellicule en 16mm – en saisissant d’une part le quotidien de la ferme familiale, d’autre part une double crise : Celle du lait et celle de Louloute, gamine de dix ans, aussi vive que mélancolique.
C’est une chronique onirique très légère puisqu’elle abrite l’enfance mais grave à la fois dans la mesure où elle capte des problématiques plus adultes, notamment la colère des agriculteurs, l’accumulation des dettes, les disputes conjugales et un traumatisme pur vécu à hauteur d’enfant, vers lequel le récit converge subtilement. Ça finit même par être très émouvant sur la fin. Si les enfants, Alice Henri qui campe Louise en tête, y sont excellents, et si on adore voir et revoir Laure Calamy, la révélation c’est Bruno Clairefond qui l’endosse. Il joue le père et il est magnifique.