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Archives pour octobre 2021



La vieille dame indigne – René Allio – 1965

01. La vieille dame indigne - René Allio - 1965Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

   6.5   Adapté d’une nouvelle de Brecht, le premier film de René Allio plonge dans la ville de Marseille et fait le récit d’une émancipation, celle de Berthe Bertini, qui vient de perdre son mari. Une femme qui vécut donc deux vies. Et se découvre en tant que femme, en tant que Berthe, au crépuscule de sa vie, quand elle n’est plus fille ni épouse, et plus vraiment mère puisque ses enfants sont loin ou occupés. Le film est bercé par « On ne voit pas le temps passer » de Jean Ferrat. Et tourné en décors naturels dans l’Estaque. C’est très beau.

Chouf – Karim Dridi – 2016

04. Chouf - Karim Dridi - 2016Va et meurs !

   5.0   Dans la lignée de Khamsa, Karim Dridi dresse le portrait d’une jeunesse armée dans les quartiers nord de Marseille. Le gamin évadé de la DDAS est remplacé par un diplômé en droit, de retour dans sa famille où il assistera au meurtre de son frère et intégrera un gang pour le venger. Les exécutions à ciel ouvert sont légion à chaque coin de rue, la drogue circule partout, les flics de la BAC font des descentes et échangent de la dope ou du blé avec les chefs de bande. Chouf ressemble un peu au Prophète d’Audiard : un polar en immersion, mais le soleil de Marseille a remplacé les murs de la prison. C’est violent, brut, désespérant. Difficile de s’attacher à qui ce soit là-dedans. Et c’est un peu trop répétitif : Comme si chaque petit arc narratif conduisait systématiquement à un cadavre, façon Elephant, d’Alan Clarke, le talent théorique et allégorique en moins, évidemment.

Tout feu, tout flamme – Jean-Paul Rappeneau – 1982

22. Tout feu, tout flamme - Jean-Paul Rappeneau - 1982Escroc mais pas trop.

   5.0   Tiens, j’ignorais qu’Isabelle Adjani & Alain Souchon avaient déjà tournés ensemble avant de faire L’été meurtrier. C’est du pur Rappeneau, généreux, rythmé, ample dans sa mise en scène, excellemment écrit (tant le film brasse large, de la comédie au drame, du film d’espionnage au film familial) dans un registre proche de la screwball comedy. Si je suis assez admiratif par instants c’est hélas souvent trop rapide pour moi, tant tout y est dans la surenchère vaudevillesque, d’une scène à l’autre : le film ne se pose jamais. Et puis j’ai un vrai problème avec Adjani, qui pour s’aligner surjoue à l’hystérie et le fait très mal. Dans un style proche, aussi avec Montand, mais cette fois avec Deneuve (Et je crois que c’est une donnée fondamentale) je préfère de très loin Le Sauvage, que Rappeneau fit sept ans plus tôt. Reste un score fabuleux, signé Michel Berger.

L’incorrigible – Philippe de Broca – 1975

21. L'incorrigible - Philippe de Broca - 1975Vain cabotin.

   2.0   C’est un show Belmondo. On ne voit que lui et il en fait des caisses comme s’il rejouait l’intégralité de ses rôles précédents dans un seul film. Peut-être que si j’avais vu le film étant gamin j’en garderais de l’affection, mais découvrir ça aujourd’hui, punaise. C’est insupportable. On pourrait dire que Bebel en roue libre phagocyte le projet de Philippe de Broca mais même pas tant tout le reste s’aligne sur sa prestation excentrique : les dialogues d’Audiard, la réalisation de De Broca, le scénario d’Audiard et De Broca, tout, absolument tout, prend les allures d’une farce en surrégime archi pénible. Le film ne se pose jamais, noyé dans un rythme épileptique, un festival de gesticulations et déguisements improbables, et des gags ni fait ni à faire. Et dans ce salmigondis il reste toutefois  Geneviève Bujold, elle est jolie, douce, calme, sobre, elle a dû se tromper de plateau.

Desperado – Robert Rodriguez – 1995

19. Desperado - Robert Rodriguez - 1995J’entends plus la guitare.

   4.5   Film que j’aimais beaucoup quand j’étais gamin, à l’époque où j’aimais bien Rogriguez (surtout Une nuit en enfer, découvert en salle, j’avais onze ans), mais film que je n’avais pas vu depuis mille ans. Et c’est pas terrible à revoir, malheureusement. Le début avec Buscemi est pas mal. La scène avec Tarantino est plutôt cool (Et on sent que c’est lui qui l’a écrire, mais à vérifier) même si complètement gratuite, inutile à l’intrigue. En revanche tout le reste, notamment dès que Salma Hayek entre en scènes, est très poussif. On sent que Rodriguez veut faire une version pulp d’Il était une fois dans l’Ouest, mais ça manque à la fois de récit et de folie. Et puis la réalisation est souvent très problématique.

Dune – David Lynch – 1985

18. Dune - David Lynch - 1985Erase Herbert.

   5.5   Voir Dune, de Denis Villeneuve, en salle aura éveillé en moi deux envies : Lire Dune, de Frank Herbert (Je vais tenter l’aventure bientôt) et revoir Dune, de David Lynch. Le récent film de Denis Villeneuve aura eu au moins ce noble mérite : Réhabiliter en creux la tentative de Lynch. C’est un film raté par bien des aspects, kitch, bancal, mal rythmé, phagocyté par ses récurrentes voix off, mais je l’aime bien malgré tout, justement parce que j’y vois la patte de Lynch et pas du tout un truc qui surfe sur la réussite de Star Wars. Infiniment plus stimulant que dans les maigres souvenirs qu’il m’avait laissés.

Dune – Denis Villeneuve – 2021

15. Dune - Denis Villeneuve - 2021Le plein d’épice.

   6.0   Vaut-il mieux voir un film fou, baroque, kitch et boiteux ou un film sage, plat, beau et soigné ? Vous avez deux heures.

     Si à l’époque j’avais un peu souffert devant le Dune, de Lynch – parce que c’était Lynch, sans doute – je ne sais pas ce qui me restera du Dune, de Villeneuve ?

     Le film est beau visuellement, très léché, c’est le space opera d’un type qui semble avoir été influencé moins par Star Wars que par le cinéma de David Lean, c’est ample et épuré à la fois. Reste qu’au sein de cette simili-trilogie villeneuvienne qu’il forme visuellement avec Premier contact et Blade runner 2049, c’est de très loin celui des trois qui me parle et me touche le moins. Quand bien même on y retrouve le design des vaisseaux du premier, la colorimétrie du second.

     Ceci étant dit, ça m’a beaucoup plu. J’aime le temps qu’il prend (2h40 pour cette première partie) pour installer les choses. J’aime le choix des acteurs, quand bien même la plupart soient déjà présents dans de nombreux blockbusters (Spiderman, Aquaman, Star Wars, Mission Impossible, Les gardiens de la galaxie…). J’aime ses décors. J’aime Arrakis, son sable, ses vers géants, ses ornithoptères-libellules, ses moissonneuses. J’aime les visions de Paul Atréides. J’aime son baron Harkonnen, et les deux séquences qui l’assimilent à Apocalypse now. J’aime la partition qu’en a tirée Hans Zimmer. Je trouve que le film a cette capacité à donner envie de (re)lire le roman d’Herbert.

     Je trouve ça juste un peu trop propre, trop lisse, trop aseptisé. Et très froid : ça ne m’émeut jamais. Ajoutons à cela un gros bémol sur Chani. Car Zendaya n’est pas Sean Young. Mais attendons de la voir davantage.

     Pour le reste, il y a un côté bande-annonce géante – on sent que le récit en garde volontairement (trop) sous le pied – renforcée par la vision finale sur le ver. Ceci étant c’est une pierre posée, une belle promesse. Et assez peu dans la lignée visuelle et narrative du blockbuster traditionnel. En espérant que ça aboutisse à deux/trois films cohérents qu’on appréciera globalement comme le SDA, par exemple.

     Bref je n’attends pas la suite comme un fou mais j’irai par curiosité.

L’incendie de Chicago (In old Chicago) – Henry King – 1938

06. L'incendie de Chicago - In old Chicago - Henry King - 1938Tout feu, tout flamme.

    8.0   Une heure durant, Henry King raconte trente années d’une famille venue s’installer à Chicago : La mort du père, la réussite du grand qui devient avocat et celle du petit qui ouvre un saloon avant de gravir les échelons de la pègre. Cette première partie de film est déjà un magnifique portrait de famille.

     Mais comme promis par le titre français, King va faire les trente dernières minutes sur la tragédie de l’incendie de Chicago. Et la reconstitution est hallucinante. Le film est d’une beauté et d’une tristesse totale. C’est comme s’il était, quelque part, l’ancêtre de Titanic, dans son mélange de réalité et de fiction, d’intime et de fresque. Je crois bien qu’il y a du King chez Cameron, oui.

Godzilla vs Kong – Adam Wingard – 2021

14. Godzilla vs Kong - Adam Wingard - 2021Anthropomorflé.

   1.0   Le film s’ouvre sur Kong se grattant le cul et se ferme sur un clin d’œil de Godzilla, c’est dire le niveau. On est donc en plein délire anthropomorphique et cette impression de voir des gamins faire une bataille pyrotechnique avec leurs deux plus gros jouets. Entre les deux, une bouillie visuelle imbitable. Les personnages sont nuls. Les combats entre les deux monstres sont laids. Les couleurs sont dégueulasses. C’est horrible.

La casa de papel – Saison 2 – Netflix – 2017

12. La casa de papel - Saison 2 - Netflix - 2017La petite évasion.

   5.0   L’enchaînement entre les deux saisons m’a semblé inapproprié. Une sorte de cliffhanger qui ne dit pas son nom. Comme si on avait coupé n’importe comment tant la suite se loge pile dans la continuité. Je suis peut-être vieux jeu mais j’ai besoin de sentir une rupture, besoin d’apprécier une saison aussi pour sa fin, pour le plaisir d’assister au season final et au crescendo qui l’accompagne.   

     En effectuant une petite recherche j’ai compris qu’il s’agissait du « montage Netflix » puisque sur Antena 3 (en Espagne, donc) ces deux saisons sont réunies en une seule. Par ailleurs, il n’y avait pas treize puis neuf épisodes mais quinze. Autant dire que le découpage a été modifié dans son entièreté, probablement pour rester dans la norme requise par la plateforme. C’est ridicule.

     Autrement j’ai peu de choses à ajouter à l’impression laissée par la première salve. Je vois vraiment ça comme un petit plaisir coupable, régressif et totalement inoffensif. La majorité des personnages (Tokyo, Rio, Nairobi, Prieto mais la palme revient évidemment à Arturo) sont exceptionnellement insupportables, les effets sont ringards, la photo terne, la réalisation approximative. Je ne sais plus où j’ai lu quelqu’un dire qu’il trouvait que La casa de papel était montée comme les pubs contre le piratage qu’on avait à l’époque sur les DVD avant les films. C’est pas faux.

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