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Archives pour octobre 2021



Maniac – Mini-série – Netflix – 2018

maniac-coverC’est grave docteur ?

   1.0   En subissant la troisième saison de Westworld, je me suis demandé depuis quand j’avais à ce point souffert devant une série télévisée. Il est rare que je souffre devant une série, finalement. Mais ce fut le cas, incontestablement, devant Maniac, créée par Somerville (scénariste sur The Leftovers) & Fukunaga (réalisateur de la première saison de True detective), avec Emma Stone & Jonah Hill. Le casting était prometteur. Sur le papier.

      Pourtant on comprend rapidement que Maniac est un truc ni fait ni à faire, sorte de croisement ultra-raté entre Black Mirror et Her, de Spike Jonze. Une série qui crie en permanence son originalité, sa folie, son absurdité. Mais rien ne l’est. Tout est bourgeois dans le ton, abscons dans la mécanique et c’est pétri de références lourdingues. Et puis ce n’est jamais agencé comme une série. C’est plutôt un film mal découpé ou une somme de courts métrages disparates – les durées des épisodes sont par ailleurs très variées : de vingt-six à quarante-sept minutes.

     Une baudruche absolue dont on pourra, dans un grand élan d’indulgence, sauver deux/trois moments intéressants – que j’ai déjà oubliés – au sein d’un calvaire de huit heures. C’était une étrange année pour Justin Theroux, qui était ridicule ici et qui l’était tout autant dans Mute, le navet de Duncan Jones ou dans Star Wars, Les derniers Jedi. Nota bene : ça n’a strictement rien à voir avec le film (génial) de William Lustig.

Westworld – Saison 3 – HBO – 2020

13. Westworld - Saison 3 - HBO - 2020Sinking bad.

   2.0    J’ai craqué. Il fallait que je souffre jusqu’au bout. Et c’est de pire en pire. La seule satisfaction qu’on tire de cette troisième saison c’est d’assister non plus à dix mais huit épisodes.

     Ce qui me faisait tenir c’était le Far West. Et il a disparu. Il faut dorénavant se coltiner un techno-thriller futuriste à la Matrix, cultivant à outrance le flou artistique, en se déployant aussi bien dans une ville futuriste glaciale que dans un nouveau parc, le Warworld situé dans un village de l’Italie fasciste, que dans le Japon des Samouraïs.

     Un relook/reboot sans intérêt, tant on ne comprend rien à rien, tant on ne sait plus différencier le réel de l’irréel, les humains des robots. Tout y est encore plus terne, désincarné, complètement recroquevillé dans sa petite virtuosité vaine. À l’image d’Aaron Paul, le petit nouveau, qui semble rejouer la même partition que dans Breaking bad.

     Les dialogues sur-écrits sont toujours insupportables. La rafale de rebondissements toujours aussi indigeste. La bande-son de plus en plus lourdingue. C’est horrible.

Madame Claude – Sylvie Verheyde – 2021

06. Madame Claude - Sylvie Verheyde - 2021Mad mac.

   3.0   Si Françoise Fabian avait auparavant incarné le personnage de la plus célèbre maquerelle de France, dans le film éponyme (1977) de Just Jaeckin (qu’il fit juste après son succès d’Emmanuelle) celle de Sylvie Verheyde prend les traits plus badass de Karole Rocher – Ex-flic des Braquo, d’Olivier Marchal.

     En somme, elle incarne la maquerelle des années Pompidou, par le prisme de 2021. C’est ainsi qu’on ressent le désir de la réalisatrice. Rocher est par ailleurs très bien, dedans, c’est pas le problème. Le vrai problème c’est la réalisation de Verheyde, qui s’avère complètement désincarnée, sans aspérité, déployée en saynètes bâclées agencées dans un montage indigeste et dotés de nombreux personnages secondaires sans aucun relief.

     Il faut donc moins compter sur un rapprochement avec le Bunuel de Belle de jour que sur une série (dispensable) comme Maison close. Ou quand tu veux faire L’Apollonide, souvenirs de la maison close, mais que tu n’as pas le talent de Bonello non plus. Bref, aucun intérêt.

Spell – Mark Tonderai – 2020

17. Spell - Mark Tonderai - 2020Get stop.

   2.0   L’influence est quasi insolente tant elle est criée pendant une heure et demie : Mark Tonderai imite donc les nouveaux petits génies américains de l’épouvante que sont Jordan Peele & Ari Aster. Spell est un croisement de Get out, Us, Hérédité et Midsommar. Pardon, Spell est une volonté de ce croisement seulement. Car c’est très mauvais. Par ailleurs il est rare de voir une fin de film aussi ridicule : un frisson de la honte du plus bel effet.

Songbird – Adam Mason – 2020

16. Songbird - Adam Mason - 2020Contagieux.

   2.5   Songbird a tout du petit projet opportuniste : Il fait le récit d’une pandémie (de Covid-23, variation mutante du 19, plus fulgurante) et est tourné pendant le premier confinement. Opportuniste et fait dans l’urgence (tournage de trois semaines) et ça se sent, tant aussi bien visuellement que scenaristiquement c’est une bouillie, un truc incohérent, ni fait ni à faire, sorte de thriller à l’épaule où l’image est approximative en temps normal et illisible dès que ça s’accélère. Demi Moore & Peter Stormare sont probablement là pour payer l’une de leurs résidences secondaires. Craig Robinson, Bradley Whitford, Paul Walter Hauser (en copié collé de son rôle de Richard Jewell) ou Alexandra Daddario (qu’on verra dénudé, forcement) sont content de faire une pause pendant le confinement. Le machin est produit par Michael Bay, ça donne une petite idée de la qualité du bousin.

Valse triste – Bruce Conner – 1977

13. Valse triste - Bruce Conner - 1977Kansa’s boyhood.

   5.0   Un enfant entre dans une chambre, se glisse dans un lit, éteint la lampe de chevet puis s’endort. Un léger zoom nous rapproche de lui, comme si l’on plongeait dans son rêve, avant un fondu au noir. Dans une texture similaire à celle de son précédent film, Take the 5,10 to dreamland, Bruce Conner effectue un collage d’images glanées : Une locomotive à vapeur, un quartier résidentiel, le globe terrestre, le ciel, un troupeau de moutons, une gymnastique synchronisée sur un terrain de foot, l’épanouissement d’une fleur en accéléré ou des voitures traversant une route inondée. Valse triste dégage la mélancolie des souvenirs d’enfance, qu’accentue la couleur sépia des images.

Westworld – S2 – HBO – 2018

WESTWORLD saison 2Tout est chaos.

   3.0   Un grand NON. C’est quoi cette horreur ? La première saison avait au moins pour elle d’être une promesse folle. Avec de jolies fulgurances dans le pot-pourri. Là, impossible de m’attacher à quoi que ce soit tant c’est un gloubiboulga complètement abscons. J’ai l’impression de lire l’exposé de plusieurs élèves brillants, bordéliques et relous qui s’écoutent parler, à l’image des grandes phrases insupportablement sentencieuses qui jalonnent cette saison. De la branlette !

     C’est tout ce que je ne veux surtout pas voir dans une série. Et encore moins au cinéma – Si je l’évoque c’est que la série semble scander qu’elle fait bien mieux que les films. Je n’y vois que de l’écriture retorse pour rien, formellement c’est indigeste, comme tout Nolan, Christopher ou Jonathan. Quand il y a l’émotion je marche (Interstellar) mais là c’est tout sauf ça, c’est froid comme la pierre. Une matière comme celle-ci transposée par les Wachowski, (pris en exemple car on peut parfois ressentir une démesure proche d’un Sense8) ça aurait été fascinant je pense. Là il ne reste que la bouillie.

     Allez je sauve quand même un épisode, le 8, avec l’indien car tout y est plus à l’os, plus simple, plus émouvant. J’imagine que lorsqu’on aime la série ça doit être quelque chose de beau ce moment. De mon côté, j’ai eu l’impression de parler une heure avec le seul mec pas bourré de la soirée, juste avant qu’il s’en aille et m’abandonne pour deux dernières heures dans un concert de vomi. J’arrête les frais.

La casa de papel – S1 – Netflix – 2017

10. La casa de papel - Saison 1 - Netflix - 2017Casa ciao.

   5.0   Un petit non. Et parfois un tout petit oui. Disons qu’on se prend au jeu car c’est juste fait pour te divertir après ta journée de boulot.

     Mais si on réfléchit un peu, c’est quand même super mal écrit, mis en scène avec les pieds et construit n’importe comment. C’est plein de rebondissements prévisibles, de personnages débiles, dessinés en un trait de caractère. Et puis l’image est aussi moche que leurs masques affreux de Dali.

     Quelques minuscules satisfactions malgré tout : Tout d’abord, il faut signaler que sous ses contours très américanisés (J’ai souvent pensé à un Orange is the new black chez les braqueurs) la respiration reste très espagnole (et ça parle espagnol, ça fait du bien) en cultivant le (mauvais) goût pour le kitch plutôt que la vraisemblance.

     Ceci étant je trouve que ça fonctionne beaucoup trop souvent au twist qu’on désamorce systématiquement la minute suivante. Et c’est kitch sans trop l’être, aussi bien sur le fond (l’aspect Soap) que sur la forme (Ce petit côté Télénovela). Et paradoxalement c’est ce qui me rend le visionnage supportable. Passe-partout, disons. Un gars comme Alex de la Iglesia aurait fait un truc bien plus barré, par exemple. Là on joue quand même dans une cour très scolaire, moins sur la folie que la séduction. C’est pas hyper personnel.

     Et pourtant ça donne envie de regarder la suite. Car il y a Le Professeur. Et il y a Berlin. Les deux seuls protagonistes qui ont un peu de gueule au sein de toute cette médiocrité.

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