Miami weed.
6.0 Un moment donné la fille de Moondog dit en parlant de son père, qu’il est brillant mais pas fiable. Difficile de ne pas y voir Harmony Korine s’autoproclamer génie malade / poète maudit tant le film fait figure d’autoportrait. C’est une petite comédie anecdotique dans laquelle l’auteur white trash de Gummo déploie tout son univers malgré tout, sous le soleil de Miami. Ça n’arrive pas à la cheville de Spring breakers, film fou, virtuose et absolument brillant pour le coup, mais ça fait tout de même du bien de voir une comédie qui se fiche totalement du bon goût et des modes, de voir un truc aussi bizarre, en somme. Et surtout, la photo, la lumière, tout est toujours aussi dément, rien d’étonnant puisqu’on retrouve Benoît Debie derrière, chef op attitré de Gaspar Noe depuis Irréversible, qui déjà s’en donnait à cœur joie dans Spring breakers. C’est ce qui semble être le crédo ici, tout le monde est généreusement en roue libre – et sans doute sous weed et/ou sous acide : Korine, Debie, McConaughey (blond platine, en robe, en paréo, en peignoir ou en string) et les divers seconds rôles (Snoop dog, Jonah Hill) et cameos (Martin Lawrence, Zac Efron, Jimmy Buffett) qui jalonnent le film. Jusqu’à cette bande son joyeusement éclectique : Buffett, Rafferty, Snoop dog, The Cure, Peggy Lee, Gordon Lightfoot, Van Morrison. Inconséquent, certainement, assez paresseux, probablement, mais plutôt cool.