L’îlot chiant.
3.5 Le nouveau cru de Wes Anderson se déploie dans l’hommage, au journalisme, au cinéma, à la BD, au moyen d’une suite de sketches / vignettes frénétiques dont il a le secret, variant les tonalités pastel, le noir et blanc, l’animation, le mélange de français et d’anglais, dans un dédale volontiers géométrique et ordonné, à l’image de ces trois segments, rubriques centrées sur la prison, la manifestation puis la police.
Le casting dégoulinant de stars excite sans doute, moi il me file la nausée. Quasi autant que ces décors de maison de poupées, aussi impressionnants soient-ils, qui m’agressent en permanence, m’empêchent de respirer, impression évidemment renforcée par l’aspect millimétré de chaque plan, composition, cadre, tempo, réplique. C’est un cinéma raffiné qui m’ennuie, un cinéma généreux qui m’agace.
Sa dynamique est trop folle et saccadée. Son ambition repliée sur elle-même, dans sa petite excentricité vaine. Ses personnages sont des figures théoriques qui ne s’incarnent jamais. J’aimerais adorer ça car c’est une vraie proposition, personnelle, radicale, riche, cohérente, loin de tout ce qu’on nous abreuve, mais ça ne fonctionne pas sur moi.
Angoulême y est rebaptisée Ennui-sur-Blasé dedans. Je ne sais pas si je suis blasé face au cinéma de Wes Anderson, mais je m’y ennuie, ça oui. Enfin, une fois sur deux : Si j’avais tout autant souffert devant The grand Budapest hôtel, j’avais beaucoup aimé L’île aux chiens… Vivement son prochain film d’animation.
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