Last race, last dance ?
5.0 On retrouve Eastwood pour l’une de ses petites musiques habituelles. Celle-ci ayant la particularité non négligeable de le retrouver aussi devant la caméra, dans la continuité de La Mule. Mais cette fois en cow-boy. Autant dire que le chant du cygne est affiché : C’est un nouveau film de Clint sur Clint, ce qu’il a été, ce qu’il veut transmettre.
Cry Macho c’est l’histoire d’un vieil homme qui doit ramener du Mexique le fils de son employeur et proprio qui l’a jadis aidé, quand il est devenu veuf mais aussi quand il s’est brisé le dos lors d’une mauvaise chute de rodéo. On comprend très vite que l’aspect thriller du film n’intéresse pas du tout Eastwood, se focalisant davantage sur le lien naissant avec l’enfant puis avec une femme.
Le road-movie et le duo avec l’enfant / fils de substitution, rappelle évidemment Honkytonk Man, Un monde parfait ou Gran Torino. Sans que Cry Macho ne propose grand-chose de plus, sinon de se dérouler en terre mexicaine. Le film se révèle assez peu passionnant malheureusement et notamment car ce duo ne fonctionne pas et le gamin est absolument transparent ; mais comment lui en vouloir puisqu’il a Clint Eastwood à ses côtés tout du long ?
Si le film n’est pas grand-chose c’est aussi la faute à un scénario balisé, cousu de fil blanc, qui enchaîne les petites péripéties (avec le garçon, la mère du garçon, des flics, un homme de main, des voleurs) et les désamorce systématiquement avec des idées ultra convenues quand elles ne sont pas problématiques : Le coq, ce héros. Il y a zéro tension. Chaque séquence est une mini vignette encerclée de plans de paysages dans lesquels on voit une voiture sillonnant le bitume et le désert. C’est un peu embarrassant.
Le cœur du film ne se joue pourtant pas dans la réussite ou non de la mission – encore une fois, ce duo est nul – mais dans un restaurant sur la route, où nos deux comparses sont reçus et protégés par la gérante, veuve qui élève les enfants de sa fille défunte. Les sourires, les regards, les attentions qui se jouent entre elle et Clint sont les moments les plus doux et mignons d’un film par ailleurs trop doux et mignon, par rapport à ce qu’il raconte.
Mais c’est comme si Clint réactivait un peu de son plus beau film (Sur la route de madison) en le faisant traverser le temps, les âges et les frontières. Et surtout en lui offrant la fin rêvée. Il aurait fallu enlever toute l’intrigue superflue avec la mère, les flics et les truands. Et changer le gamin. Et là ça pouvait être beau, simple et émouvant. Mais on ne va pas demander à Clint Eastwood, 91 ans, de faire du Kelly Reichardt, non plus.
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