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Archives pour décembre 2021



Compartiment n°6 (Hytti Nro 6) – Juho Kuosmanen – 2021

16. Compartiment n°6 - Hytti Nro 6 - Juho Kuosmanen - 2021Au nord : des rails.

   8.0   Sur le papier, Compartiment n°6 est entièrement calibré pour moi : C’est un film d’amour + un film de train + un film de neige. A l’arrivée, aucune déception : c’est formidable, vivant, mystérieux, en mouvement permanent, jamais racoleur mais toujours sur la brèche.

     Tout est très ténu, chez Kuosmanen : Il n’y a pas de background ni de climax ni de grandes phrases ; d’ailleurs, les personnages (il est russe, elle est finlandaise) ne se comprennent pas très bien. Ça se joue alors sur un dessin, un baiser aussitôt évaporé, un « je t’aime » mal traduit.

     Il n’y a même pas de résolution, elle-même filmée au même niveau que le reste du film : Il n’y a que le voyage. « Voyage voyage » chante Desireless à plusieurs reprises : Rien qui ne soit dans l’illustration non plus puisque la chanson s’échappe du walkman de Laura, qui s’y évade sans doute pour resonger à sa danse avec Irina d’avant son départ.

     C’est à la fois pas du tout un feel-good-movie dépressif façon Lost in translation ni un film psychologico-pop façon Julie (en douze chapitres). Mais il y a là-aussi l’idée du portrait de femme, puisqu’il s’agit de suivre Laura, finlandaise installée à Moscou, ayant décidé d’effectuer un voyage vers Mourmansk, afin d’observer les pétroglyphes. Et il s’agit aussi de filmer une rencontre, celle avec Ljoha, son voisin de couchette, ouvrier minier qui file à Mourmansk pour travailler.

     Le film se déroule quasi intégralement dans un train et on y est, on le ressent. Sans qu’on en éprouve le temps non plus, tant le film semble suspendu : On ne sait pas bien dans quelle époque il se déroule (Fin des années 90, probablement) ni combien de temps dure ce voyage. Mais il y a une vraie sensation du voyage. Le film navigue dans une temporalité perdue, qui va de pair avec son sujet : Un voyage en forme de retour vers les marques de la Préhistoire.

     C’est un film spontané, très physique, qui pourrait aller n’importe où, et qui m’a rappelé l’effervescence des Amants du Pont-neuf, le décor dense de Carax y étant remplacé par l’exiguïté des couloirs et compartiments d’un train.

Asphalte – Denis Amar – 1981

17. Asphalte - Denis Amar - 1981Evaporé sur le bitume.

   7.0   31 juillet. Sur les routes de France. On suit plusieurs personnages, qui se croisent ou non. Des voyageurs qui partent en vacances, un ferrailleur qui récupère les voitures accidentées, un médecin urgentiste qui reçoit les blessés du jour. C’est un film très bizarre, qui ne ressemble à aucun autre tant le malaise qu’il distille est constant et son atmosphère lugubre et estivale quasi indéfinissable.

     Ça se déroule sur la route pendant une journée de départ mais ce n’est pas vraiment un road-movie, plutôt un film choral fragmenté, qui filme par ailleurs moins la route que les restauroutes, les bords de chaussées, un hôpital, une casse, un motel, les aires de repos, bref une multitude de décors en lien direct ou non avec l’asphalte. Le tout saupoudré d’accidents chorégraphiés au ralenti, comme dans un Peckinpah.

     C’est une vraie curiosité, invisible depuis longtemps et exhumée du néant, qui ressemble par ailleurs moins au Grand embouteillage, de Comencini, auquel on pense inévitablement sur le papier, d’autant qu’ils sont sortis en même temps, qu’à un film qu’aurait pu pondre un type comme Jessua, avec sa tonalité à la fois réaliste, cruelle et fantastique. A l’image de cet étrange climat, pas assez solaire et bondé pour représenter le traditionnel chassé-croisé entre juilletistes et aoutiens, mais suffisamment irrespirable pour qu’on s’y croit.

     En effet, Asphalte déploie en sourdine une dimension volontiers apocalyptique. On entend un moment que les hôpitaux français sont en pénurie de sang, qu’il va leur falloir passer commande en Suisse. On apprend via les nombreuses informations télévisées catastrophistes que des agressions inexpliquées ont lieu – l’écho final en sera le marqueur le plus terrible. De nombreux personnages secondaires, mystérieux, viennent émailler cette sensation à l’image de cet ancien accidenté devenu clochard, tirant un caddie et dévoilant son torse maculé de cicatrices. Ou bien ces vendeurs de valises hystériques, de cet autostoppeur choqué et apathique obsédé par l’idée de ne pas rater le diner chez ses beaux-parents. Ou encore de cet énorme chien de Jean Yanne qui s’appelle Robert.

     C’est un film qui raconte beaucoup de son époque aussi, fin 70’s, quand la route faisait des avalanches de morts, où l’on roulait sans ceinture, bourré, clope au bec, avec des freins ou fixations de caravane, même pas vérifiés. A ce titre, le film est d’une grande cruauté. Les personnages qui en réchappent ne vont nulle part. Les dernières minutes sont d’une noirceur vertigineuse.

The Haunting of Hill House – Netflix – 2018

19. The Haunting of Hill House - Netflix - 2018« The rest is confetti »

   8.5   C’est un grand récit de maison hantée doublé d’un énorme mélodrame familial. Du This is Us, l’humour en moins, les fantômes en plus, en somme. La mise en scène vertigineuse (entièrement opérée par Mike Flanagan, son créateur) est d’une beauté et d’une maîtrise ahurissantes. L’épisode 6 « Les deux tempêtes » est l’un des plus beaux épisodes de séries que j’ai pu voir. Une grosse baffe formelle. Quant à la fin du précédent, c’est bien simple : c’est un choc total, terrifiant, déchirant qui hante pour longtemps. Et la série est tellement réussie qu’elle parvient néanmoins à exister, émouvoir et terrifier (Car oui c’est vraiment ultra flippant) au-delà de ces deux points d’orgue. Et jusqu’à cet ultime épisode hyper fort. Je ne connaissais pas Flanagan. Du tout. Très hâte de découvrir ses films : Jessie, Pas un bruit, Doctor Sleep. Ainsi que les deux autres séries qui ont suivi : The haunting of Bly Manor, second volet de l’anthologie. Puis Midnight mass. Au boulot !

La femme à la fenêtre (The woman in the window) – Joe Wright – 2021

25. La femme à la fenêtre - The woman in the window - Joe Wright - 2021Circulez, y a rien à voir.

   3.0   Psychologue agoraphobe, Anna vit recluse dans son appartement new-yorkais, boit du vin, mate des vieux films, se bourre de médocs et espionne ses voisins. Un jour elle reçoit la visite de sa voisine, passe la soirée avec elle. Le lendemain, en observant par sa fenêtre, elle la voit en train de se faire assassiner, le fait savoir mais personne ne la croit puisqu’elle est folle aux yeux de tous.

     Point de départ plutôt alléchant si tant qu’on apprécie ce type de thrillers qui pullulèrent à Hollywood durant les années 90. Pourtant, rien ne fonctionne. Tout est vide, racoleur, sans vie, jusqu’aux nombreux rebondissements qui parsèment le récit, notamment cet indécent flashback traumatique archi attendu.

     Psycho-thriller roublard et visuellement lourdingue, noyé sous ses références, hitchcockiennes (Relecture éminente de Fenêtre sur cour) et langiennes (Reprise du titre The woman in the window, 1944) que son casting de stars (Amy Adams, Julianne Moore, Gary Oldman, Jennifer Jason Leight) ne parvient jamais à sauver et sa musique signée du bourrin Elfman enterre définitivement. Aucun intérêt.

Rendez-vous de juillet – Jacques Becker – 1949

09. Rendez-vous de juillet - Jacques Becker - 1949Une jeunesse parisienne.

   7.0   Une peinture de Paris et de la jeunesse bourgeoise d’après-guerre, filmée dans le même élan qu’Antoine et Antoinette, le précédent film du cinéaste. Une infinie de possibles, d’espoirs, de fantasmes collectés à travers de multiples personnages, tous vingt ans, peu ou prou, qui se croisent dans des cafés, théâtres et soirées dansantes, s’aventurent dans un véhicule de l’armée relooké, dans les rues voire sur la Seine, incarnés par des comédiens d’une énergie communicative et d’une justesse folle. Un beau film vivant, virevoltant, toujours en mouvement, comme aligné sur sa kyrielle de personnages, qui révèle la fragilité du couple et des rêves. La construction chorale du premier quart d’heure est l’un des trucs les plus étonnants que j’ai pu voir, tant il ne fait que bondir d’un personnage à l’autre, par transitions téléphoniques notamment. L’un des plus beaux Becker.

Raisons d’Etat (The good shepherd) – Robert De Niro – 2007

27. Raisons d'Etat - The good shepherd - Robert De Niro - 2007Il était une fois la CIA.

   4.5   Robert de Niro n’a tourné que deux films en tant que réalisateur : Il était une fois le Bronx, dans les années 90 et celui-ci. A son échelle, Raisons d’État porte les mêmes stigmates que son premier film, c’est correct, c’est même assez dense, mais c’est aussi un peu plat, mou, plan-plan. Alors il s’avère qu’ici il s’attaque à vingt ans de l’histoire de la CIA, en pleine guerre froide, en suivant un type, qui participe à des activités d’espionnage durant la guerre et devient bientôt co-fondateur de l’agence en question. Un type qui brille dans son fragile milieu et qui rate tout le reste et le film, un peu à son image, rate tout le reste aussi. Comme désincarné, mort de l’intérieur. Un pensum de 2h40 quand même.

Un condé – Yves Boisset – 1970

30. Un condé - Yves Boisset - 1970Le cercle noir.

   6.5   Polar d’une noirceur totale, le troisième film de Boisset anticipe la tonalité sombre dans laquelle baignera son cinéma à venir autant qu’il se situe dans la roue de Melville, en moins fort. Bouquet, Fresson, Fabian, Constantin, tous se fondent admirablement dans l’âpreté de ce récit, en forme de vengeances et règlements de compte, qui n’est pas plus tendre avec la police qu’il ne l’est avec ses personnages, englués dans une spirale de violence infinie. Un film évidemment sombre dont chaque rebondissement se ponctue la nuit, sur un parking, un toit ou dans une maison de campagne : À ce titre, il est rare de voir un film qui s’ouvre aussi brutalement, sans présentation initiale, sur un lynchage pur, la nuit, dans une ruelle, au milieu d’un tas de poubelles, avec un personnage qu’on avertit avant de le liquider cinq minutes plus tard. Le programme du film est annoncé dès son entame.

Albatros – Xavier Beauvois – 2021

18. Albatros - Xavier Beauvois - 2021La mort en son jardin.

   7.5   Le huitième film de Xavier Beauvois s’ouvre sur deux séquences distinctes, paradoxales, qui dépeignent pourtant l’atmosphère du film en son entier. La première se déroule dans une maison, le temps d’un gâteau d’anniversaire où Laurent, par l’intermédiaire d’une alliance cachée comme on le ferait d’une fève dans une galette, demande la main de sa compagne, Julie. La seconde se déroule le long d’une paroi rocheuse de la plage d’Etretat : De jeunes mariés sont photographiés devant la majesté du paysage quand soudain un homme s’écrase à leurs pieds, il vient de sauter de la falaise.

     Ce qui anime Beauvois ici et avant Albatros, dans Le petit lieutenant, c’est l’idée de la rupture, du glissement, qui fait basculer la tonalité dans une autre. A l’instar de cette étrange ouverture, le film va opérer une cassure nette en son mitan. Tout d’abord, il s’agit de suivre le quotidien d’un policier de la ville d’Etretat : Gérer les débordements d’un poivrot (curieux que Beauvois se mette dans ce rôle-là d’ailleurs), un jeune en scooter qui roule sans casque, un cas d’inceste, une opération de déminage sur la plage, la colère d’un agriculteur. Une routine qu’il accepte, dans laquelle il excelle et se sent bien, même si elle empiète parfois sur son intimité.

     En effet, bientôt cette routine se grippe. Laurent (Jérémie Rénier, parfait dans ce rôle taillé sur mesure) est contrarié par les déboires qu’un ami agriculteur a avec un inspecteur agricole. Il s’en mêle de beaucoup trop près, tente de le résonner puis de le sauver. Et récolte finalement tout l’opposé de ce qu’il espérait : Une bavure qui brise l’élan héroïque et droit qui le caractérise. On est en plein cœur du film et le drame est tel, pour Laurent, qu’il impacte tout le film, comme il impactait complètement celui du Petit lieutenant, dont le cœur battait au rythme de celui du personnage campé par Nathalie Baye.

     A cette nomenclature quotidienne parfaitement documentée, se succède un film, un scénario, un personnage en totale évaporation. Comme si d’un coup, lui qui semblait être un monument de droiture, incarnait soudainement les personnages qu’on venait de croiser « de l’autre côté » jusqu’alors. Il s’évapore au sein même de sa cellule familiale. Et disparait dans sa solitude, sa culpabilité et une autre obsession, loin de ses terres. Et si l’Albatros qui donne son titre au film est d’abord incarnée par la maquette d’un trois-mâts qu’il récupère en début de film chez sa grand-mère, c’est bien de Laurent dont il s’agit vite, dans ce titre, cet oiseau, ce voilier dont l’envergure ne parvient plus à s’incarner au sein de la société, qu’il doit quitter afin de renaître.

     Albatros a ceci de troublant, infiniment personnel et inédit chez Beauvois, qu’il met en scène sa propre femme, Marie-Julie Maille, qui est par ailleurs sa monteuse. Mais aussi leur fille, Madeleine Beauvois. On y retrouve aussi toute l’imagerie chrétienne qui se déploie si souvent dans son cinéma, cette idée d’un personnage en souffrance qui ne se relève pas de la dimension absurde du monde. Il filme ici les gendarmes d’une commune normande comme il filmait les femmes des poilus dans Les gardiennes ou les moines dans Des hommes et des dieux. Personnages magnifiques, comme toujours, qui sont le cœur du récit. De leur évaporation à leur résurrection.  

Julie (en 12 chapitres) (Verdens verste menneske) – Joachim Trier – 2021

01. Julie (en 12 chapitres) - Verdens verste menneske - Joachim Trier - 2021Vivre ses doutes.

   6.0   A première vue, c’est un ravissement de revoir Joachim Trier retrouver le niveau d’Oslo 31 août (2012) avec ce beau film pop, hybride, qui tente une multitude de choses en permanence, s’avère tour à tour drôle, grave, léger, émouvant, parfois tout en même temps.

     Déployé en douze chapitres, un peu comme les tableaux de Vivre sa vie – Il y a fort à parier que le titre français ait saisi outrageusement la référence – cette chronique a moins à voir avec Godard qu’avec l’esprit truffaldien ou la verve allenienne soit un croisement féminin de Baisers volés et Manhattan.

     Julie ou « la pire personne du monde » si l’on en croit le titre original, doit énormément à son actrice principale (la lumineuse Renate Reinsve) : Pure étoile filante qui fait vivre chaque scène, chaque chapitre, chaque compartiment de vie, au-delà, probablement, de ce qu’ils racontent.

     Sans elle, le film est plus anodin, dissimulé derrière un montage très racoleur et un enchevêtrement des genres puisque la chronique de trentenaire côtoie aussi bien la comédie romantique que le mélodrame. Pire, son arrogance à afficher sa démonstration en douze leçons de la société actuelle, à crier qu’il se situe dans l’ère du temps, est ce qui me reste en priorité, un mois après visionnage.

     Il eut fallu peut-être davantage de légèreté, que le film va chercher parfois brillamment dans une séquence sur pause ou une autre en forme d’hallucination. Ou de manière plus évidente lors d’une rencontre, un coup de foudre maquillé en jeu de séduction adolescent, absolument irrésistible.

     C’est un film passionnant, foisonnant, même émouvant dans son dernier quart. Mais il semble aussi tellement se porter en étendard de la jeunesse, en cumulant les bons points, qu’il agace au moins autant. Mais il y a Julie. Il y a Renate Reinsve. Difficile d’oublier un film, tout entier aligné sur cette actrice incroyable et ce personnage, boule de libertés et d’incertitudes, sexuelles et professionnelles.

8 rue de l’humanité – Dany Boon – 2021

10. 8 rue de l'humanité - Dany Boon - 2021Un film RT-PCR.

   0.5   Le récit se déroule pendant le Covid, en temps de confinement, à Paris, dans un immeuble du XIe arrondissement. 8 rue de l’humanité s’intéresse grosso modo à une quinzaine de personnages, tous insupportables, enfants compris et brasse à la fois tous les stéréotypes possibles en clin d’œil à l’actualité mais aussi une sorte de best-of Dany Boon avec une enfilade de trucs vus et revus, chez lui ou ailleurs.

     Ainsi, Dany Boon incarne un dessinateur ayant la particularité d’être… hypocondriaque ! C’est original, ça. Ainsi, Yvan Attal incarne un biologiste, grimé en simili Docteur Raoult. On se poile, c’est fabuleux. Quant à François Damiens, il joue un gérant de boutiques de cigarettes électroniques qu’on retient surtout comme étant le super connard du quartier. Incroyable, ça aussi, non ?

     Au pif, maintenant : On aperçoit trois fois le JT avec Macron qui rappelle qu’on est en GUERRE. Ça nous manquait, ça.  Il y a des gags sur les tiges de tests PCR, sur le gel hydroalcoolique, sur les masques et les clusters. Ça nous change, c’est sympa. Il y a le petit garçon de François Damiens qui est amoureux de la fille de Dany Boon, mais elle ne le voit pas car il est aussi débile que son père, mais finalement ils vont s’aimer, car en fait il est sensible, comme son père. L’enfer. Il y a un couple, au dernier étage, lui c’est un coach sportif, elle une chanteuse (genre truc merdique façon Camille Lellouche), et ils se tirent la bourre pour voir qui fera le plus de vues sur Insta. Trop rigolo. Il y a une gérante de restaurant qui tire la gueule car son commerce est fermé : Liliane Rovère dans un rôle dans la continuité de celui qu’elle arbore dans la série Dix pour cent. Il y a tout un gag sur une voisine que tous soupçonnent de violer le confinement pour des trucs louches, car elle sort la nuit – donc ils vont la dénoncer aux flics – mais nous on sait d’emblée qu’elle est infirmière. C’est super marrant.

     Bref, je peux continuer des heures. Dites-vous que c’est un mélange de Nos chers voisins et Scènes de ménage, sous Covid avec des vannes qu’on connait déjà car on se les coltinait nous aussi pendant le confinement. Avec des relents de l’intégralité de la filmo de Boon, qui est incapable d’inventer quoi que ce soit. Et le pire, c’est que le film reprend une blague de Problemos, le fameux Pain-de-mie. Si Boon pioche chez Judor, putain on n’est mal barré. D’ailleurs, la scène est consternante, évidemment.

     Le film se revendique aussi de la mixité, puisqu’il affiche clairement un concierge espagnol, une infirmière arabe et une flic noire, mais ce ne sont pas vraiment des personnages, finalement, bref ça confirme que son ambition est démesurément bourgeoise et de droite. Et puis tout se finira non pas bien – car quelqu’un meurt – mais dans la réconciliation générale – alors qu’ils se détestent TOUS au début – autour d’un barbecue et d’une fête des voisins dans la cour de l’immeuble. C’est une période où les couples se sont détruits, mais non chez Boon, ils se retrouvent. Et si ces personnages sont tous insupportables, le film finit par vouloir te les faire aimer, un peu à l’image de ces bourgeois qui applaudissaient à leurs fenêtres en étant persuadés d’avoir prêté main forte au corps médical. Un étalage du « Vivre ensemble » et de bons sentiments démagogiques (ce final à coups de pancartes, purée) à gerber. Pire que le Covid. Deux heures de merde en barre.

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