Ville natale.
7.0 C’est une déclaration d’amour à la ville de Marseille, que René Allio, dont il est originaire, traverse au présent en lui faisant revivre son passé, de sa propre voix (en off). C’est une exploration dans son intimité. Il raconte son histoire familiale : Celle de sa famille maternelle issue de l’arrière-pays et celle de sa famille paternelle, immigrée italienne. Les petits souvenirs, les grands mythes, parfois accompagnés de vieilles photos de famille. Et de la ville, aux contours labyrinthiques à la lumière éclatante, qu’Allio arbore en doux travellings, plans fixes et lents panoramiques, essentiellement deux quartiers qui lui sont chers : Bon Secours & Saint Gabriel. Il évoque beaucoup les traverses et leurs architectures qui le fascine tant depuis tout petit. Il se pose un instant dans une ruelle, observant un trou dans un mur dans lequel dit-il, son père dissimulait un chiffon, qui lui permettait chaque matin d’astiquer ces souliers (le pied posé sur la borne) salis par la poussière des traverses, avant d’attraper le tramway le menant vers le Vieux-Port. Aussi, il reconstitue la tentative de suicide de son oncle, joué par son propre fils, embrassant à l’extrême le vertige temporel et générationnel. Très beau film.