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Archives pour 24 février, 2022

The chef (Boiling point) – Philip Barantini – 2022

???????????????????????????????Cauchemar en cuisine.

   6.5   L’action de The chef a beau se dérouler intégralement dans un restaurant il s’agit moins d’un film culinaire que d’un film en immersion : Le temps d’un service, un soir, la veille de noël. Avec un procédé formel qui en impose, en effet le film est tourné en un unique plan séquence. C’est 1917, les tranchées remplacées par une cuisine : le plan ici ne triche pas, impossible de se réfugier derrière une coupe au noir tant tout y est frontal, sans ornements, à l’image de cette cuisine ouverte sur la salle.

     Si l’excès de virtuosité agace au préalable, il faut lui reconnaître deux utilités essentielles. D’une part, cela permet de créer du temps réel, de comprendre le fonctionnement d’un service et de continuer de faire vivre le décor, comme si on y était, l’immersion, le réel, en permanence, donc. D’autre part, et un peu à la manière du magnifique Victoria, de Sébastien Schipper, cela crée de la fatigue, de l’épuisement, que l’on ressent chez chacun des membres de la brigade, même si le film raconte évidemment en priorité le chemin de croix de ce chef, qui dès qu’il débarque au resto, est déjà proche de la rupture.

     La grande idée du film c’est de parvenir à donner du temps, un visage, une histoire à chacun des membres de la brigade, qu’ils soient commis ou second, poste viande ou plongeur, apprentis ou pâtissiers. On passe du temps avec chacun d’eux. C’est une micro-société très fragile, aux énergies différentes, qui en plus de gérer sa clientèle, se divise en deux groupes (La brigade de salle et la brigade de cuisine) ce qui accentue les tensions.

     Le problème du film c’est qu’il est trop écrit, il charge continuellement la barque. Tout y est, de l’inspection sanitaire aux problèmes de commandes ; le retard de l’un, le burn-out de l’autre ; la cliente critique et l’autre allergique ; la petite nouvelle et celui qui sort d’une tentative de suicide. Tout se mélange car tout va exploser. Et on en sort aussi exténué qu’eux. C’est too much mais très impressionnant.

Arthur Rambo – Laurent Cantet – 2022

07. Arthur Rambo - Laurent Cantet - 2022Le plus dur, c’est l’atterrissage.

   5.0   Pas certain que Bertrand Cantet – qui jadis fut nettement plus inspiré par l’histoire de Jean-Claude Romand (adaptée dans le somptueux L’emploi du temps) – soit si intéressé que cela par l’affaire Medhi Meklat ni par comment la mettre en scène. On le sent à peu près aussi paumé que ce personnage (Rabah Nait Oufella est plutôt très bien dans le rôle, par ailleurs) ne sachant pas s’il doit ou non adopter un point de vue, jouer la carte du récit introspectif (la séquence semi-parano dans le métro est assez bien foutue) ou carrément le portrait didactique. Néanmoins, dans ce qu’il choisit de me montrer (ne pas être un film politique, en somme) j’aime le portrait qu’il fait de ce garçon. Le portrait de sa chute. Il n’y a pas de rise & fall comme dans tout récit romanesque traditionnel : Karim D. est déjà tout en haut quand le film s’ouvre, vantant la sortie de son bouquin dans un journal télévisé. Le soir même, son nom sera associé à celui d’un tweetos célèbre pour sa plume antisémite, homophobe ou encore misogyne et dès lors, pour lui, rien ne sera plus pareil : Sa chute dans l’échelle sociale sera aussi symbolique que physique, puisqu’il sera beaucoup question d’escaliers et de lieux de plus en plus exigus et déserts, culminant avec son retour dans l’appartement familial où il devra rendre des comptes à sa maman mais surtout à son petit frère, qui idéalisait bien plus le tweetos que l’écrivain. Mais le personnage reste une énigme. On ne saura pas bien s’il jouait un rôle ou s’il était premier degré. Sans doute parce que Cantet refuse de faire ce choix. Cantet aura fait nettement mieux, ne serait-ce que dans l’écriture : les dialogues ne sont vraiment pas terribles et je ne suis pas convaincu par l’idée des tweets diffusés sur l’écran, en surimpression de l’image. Je ne vois pas ce que ça apporte d’autant que nombreux de ces tweets sont repris et explicités par d’autres personnages. Cela étant le film ne me révolte pas non plus (quand bien même il soulève une problématique qu’il s’abstient clairement d’agrémenter) contrairement à ce que j’ai pu lire ci ou là.


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silencio


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