Les bouchers de Melun.
7.0 Autant Coexister, le premier film solo réalisé par Fabrice Eboué, m’avait assez déçu (un manque d’équilibre, entre humour et satire, dans sa globalité) autant j’ai trouvé Barbaque réjouissant à tous les niveaux, dès son pitch absurde jusque dans son déploiement excessif qui en font une vraie comédie méchante, sans limite, qui tape un peu sur tout le monde.
Sophie et Pascal tiennent une petite boucherie, leur « passion » et gagne-pain (difficile) depuis vingt ans. Et tandis que leur couple et leur commerce ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient, ils découvrent à la faveur d’un mélange de vengeance et d’accident (Pascal renverse et tue un militant végan) que la viande de végan (renommée porc d’Iran) devient leur porc de Kobe et qu’il va falloir être vite achalandé pour répondre à la demande de la clientèle.
C’est un film très court, très épuré, dans son texte, dans son image, parcouru de superbes trouvailles : La fascination flippante du personnage de Marina Fois pour les célèbres serial killer, les divers shows télévisés en forme de parodies de Faites entrer l’accusé, les nombreux plans sur la trancheuse à jambon, les scènes avec le couple Hocq/Cayrey bouchers industriels, l’obsession du personnage de Fabrice Eboué pour sa propre virilité, le pacemaker, Winnie.
C’est du pur running-gag sans pour autant qu’on y ressente les coutures du film à sketchs. Avec un bon rythme et des répliques bien cinglantes. C’est une sorte de comédie de remariage à l’humour archi noire dans laquelle brillent Marina Fois & Fabrice Eboué, magnifiquement complémentaires. Très, très drôle.