Coup d’éclat.
7.0 Le synopsis officiel est parfait : « C’est un film d’autoroute, de touristes en transhumance, de tables de pique-nique en béton, de files d’attente pour les WC, de melons tièdes et de carwash. C’est le film d’un homme qui veut partir et d’un petit garçon qui le retient. C’est le film de l’été ». On pourrait ajouter que c’est le voyage de deux amis, Pierre & Philippe, accompagnés du fils de l’un d’eux ; que l’humeur y sera globalement joviale, toute en vannes et dialogues absurdes, mais que l’un d’eux, au fond, ne va pas très bien, qu’il n’est d’ailleurs pas loin de mettre fin à ses jours en écoutant The sound of silence, de Simon & Garfunkel. Son rebond sera aussi soudain et lumineux que cette tentative fut brutale et inattendue. C’est un film très doux et désenchanté, qui montre (à l’instar du cinéma de Guillaume Brac) que les deux vont de pair, que l’énergie insouciante de Balthazar, le petit garçon, peut contaminer l’état dépressif de Philippe. Qu’ils peuvent tous deux avoir une discussion sérieuse et métaphysique autour de la dernière scène du Grand bleu. Le film d’Emmanuel Marre est déjà très écrit mais laisse volontairement place à l’improvisation, aux ratés, aux fous rires, à un flux de parole libre. Jean-Benoît Ugeux, qui incarne Philippe, est extraordinaire, de rayonnement de façade, de douleur rentrée. Le regard de Balthazar Monfé, le petit garçon, sera le contrechamp sublime, de pureté, de lumière et d’espoir. Ce « Je ne veux pas que tu partes » à chialer.
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