René dans les Cévennes.
6.0 Quatrième long métrage de René Allio, Les camisards conte la révolte des protestants cévenols contre les papistes, en s’opposant aux dragons du roi Louis XIV. Le récit se déroule dix-sept ans après la révocation de l’Edit de Nantes. On suit l’organisation du groupe de camisards mené par Gédéon Laporte, ses actions jusqu’à sa défaite à Pompignan.
Chaque scène de cette lutte cévenole est donc tournée dans les décors naturels sur les lieux véritables des faits historiques. C’est un film bucolique et ludique, car les Cévennes sont un immense terrain de jeu, quasi enfantin en apparence – Allio y a d’ailleurs passé son enfance – mais trahi par un propos plus cru, violent et politique.
La voix off de Rufus, tirée d’un journal retrouvé, donne du corps à ce récit de camisards, mais accentue les limites du film, plus terne dès l’instant qu’il se déroule dans le camp du roi. Allio est nettement moins habile avec la noblesse qu’avec le monde paysan.
Ce n’est pas une fresque. Mais il cherche parfois à singer la fresque. Le film n’est jamais si beau que dans ces fabuleux décors, notamment les parenthèses comme la séquence du bain dans la rivière. Beau quand il préfère l’intime à l’épopée.
À noter que si le film est interprété par de nombreux acteurs professionnels, la plupart des rôles secondaires sera attribué aux habitants des environs.
Je me demande si l’héritier direct de l’Allio des Camisards n’est pas (de loin) le cinéaste franco-algérien Rabah Ameur-Zaïmeche, tant Dernier maquis ou Les chants de Mandrin lui doivent beaucoup.