L’air de Cherbourg.
6.0 Il y a du Grémillon dans ce Carné balnéaire, qui adapte Simenon et filme Port-en-Bessin & Cherbourg, et si Prévert n’est plus vraiment là (il semblerait que si, mais non crédité et il se fait moins dévorant) le verbe y est encore très (trop) sophistiqué.
Gabin y campe un propriétaire d’une brasserie et d’un cinéma, qui tombe amoureux de la sœur de sa maîtresse. Le film a presque les atours du film noir, tant il est à la fois sombre dans son traitement, quasi anxiogène par instants notamment avec le jeune amoureux transi, mais surtout parce que la Marie du titre (magnifique Nicole Courcel) fait office de pure femme fatale, mystérieuse et manipulatrice.
La Marie du port, qui marque les retrouvailles entre Carné et Gabin dix ans après Le jour se lève, naît d’une envie de Gabin, de porter ce récit de Simenon et d’imposer Carné. La mise en scène est sobre. Assez proche de que Carné fera de Paris et de Gabin, quatre ans plus tard, dans le très beau L’air de Paris.
Et puis un film où l’on diffuse dans un cinéma le Tabou de Murnau (présenté comme un très vieux film muet, et on est qu’en 1949) ne peut qu’être au minimum intéressant.
Bref, Un Carné incarné. Ba dum tss.