Intrigues de bureau.
5.0 Bien que je n’aie aucun souvenir de la bande dessinée de Blain & Baudry si ce n’est que j’avais adoré lire les pages de ces chroniques diplomatiques, découvrir la richesse et truculence de ce monde de langage, en mouvement permanent, j’ai toujours été très curieux de voir ce que Tavernier avait pu en tirer. Il a dû adorer ces deux tomes tant le film respire BD, son rythme, ses planches, ses cases, son jeu azimuté. Trois personnages se démarquent clairement, tous trois différents, bien campés par Lhermitte, Personnaz & Arestrup. Dommage que le reste du casting soit si peu incarné et que la mise en scène ne leur offre pas la place qu’ils méritent. Il me semble que Tavernier est aussi trop prisonnier de son dispositif, cherchant trop à coller au matériau d’origine alors qu’il pourrait ambitionner d’être un peu plus consistant, quelque part entre ce que feront plus tard la série Au service de la France ou L’exercice de l’état, de Pierre Schoeller. Ce quotidien d’un cabinet ministériel s’il ne tombe jamais dans une peinture caricaturale facile peine à être plus qu’un tableau nerveux et burlesque qu’on oublie in fine assez vite, malgré l’énergie qu’il insuffle dans chaque scène à l’image de ces feuilles qui s’envolent en permanence à chaque ouverture ou fermeture de porte du ministre.