La vengeance au doux visage.
6.0 Fort de son immense succès, Halloween (John Carpenter, 1978) chamboule l’univers du slasher et fait des petits : La saga Vendredi 13 (qui s’ouvre dès 1980) en sera le rejeton le plus prolifique, mais d’autres films plus « confidentiels » profitent de l’occasion.
Dérivé à la fois du Carpenter – dont il reprend d’ailleurs l’actrice principale Jamie Lee Curtis – autant que du Carrie, de Brian de Palma – un bal commémoratif sera le théâtre sanglant et culminant du récit – Le bal de l’horreur est peut-être le slasher le plus représentatif du genre tant il coche toutes les cases du cahier des charges : En jouant dans une école désaffectée, des enfants tuent accidentellement une de leur camarade et décident de garder le secret. Six ans plus tard, un tueur – dont on ignore d’abord l’identité mais dont on sait qu’il a assisté à cet événement et en a gardé les traces traumatiques – les traque et s’apprête à les assassiner un par un, le soir du bal de fin d’année.
En ce sens, Le bal de l’horreur est une matrice évidente au second souffle du slasher, initié par Scream (Wes Craven, 1997) qui le cite ouvertement (Randy prévient que Billy fait son Prom night à sa façon) et qui sera allègrement pompé par Souviens toi… l’été dernier (Jim Gillespie, 1998).
C’était un pur fantasme donc comme tout fantasme il y a un peu de déception. Néanmoins, visuellement le film est très beau, captant brillamment la lumière de cette banlieue canadienne (tournage vers Toronto) et s’il prend un temps fou pour installer ses pions, il est aussi parcouru de jolies séquences, notamment le travelling circulaire de la danse disco, qui renvoie forcément à Saturday night fever. C’est peut-être ses scènes de meurtres qui déçoivent in fine le plus. Mais c’est raccord avec l’identité de son tueur (qui se coiffe d’une cagoule noire) et ses nombreuses maladresses. Et si le film fait en sorte de brouiller les pistes, nous devinons très vite mais ça ne gâche pas du tout ce beau final, qui s’avère assez émouvant.