« That’s a very expensive car chase right now »
6.0 Je comprends que ça puisse être l’enfer pour certains, Ambulance. À vrai dire le premier quart d’heure j’ai trouvé ça horrible aussi. Je pense que le cinéma de Bay n’a d’intérêt que lorsqu’il bouge, surtout pas quand il pense ou qu’il installe ses pions. Le début du film est infect en ce sens que tout va déjà trop vite pour ce qu’il y a à l’écran : C’est-à-dire pas grand-chose si ce n’est l’histoire d’un type, ancien militaire, qui fait appel à son frère, voyou notoire, pour lui prêter les deux cent mille dollars qui lui permettraient d’accéder aux soins requis pour le cancer de sa femme. Et en parallèle, on est dans une patrouille de police, avec deux flics qui se lancent des vannes et citent Bad boys puis Rock. Véridique. Le film est déjà complètement en sur-régime, un plan par seconde, toujours en mouvement, latéral ou circulaire. C’est imbitable. Sauf que les deux heures suivantes nous plongent dans un braquage foireux et une course poursuite sans temps mort. Et là franchement on n’a jamais vu ça. Alors peut-être qu’il faut être d’humeur, je n’en sais rien, mais j’ai pris un pied d’enfer, comme si j’avais vu un super épisode de Fast & Furious mais avec des idées de plans qui sortent de nulle part sinon en grande partie de quelqu’un qui a découvert le drone et qui va l’utiliser à outrance. Le film a engagé des spécialistes, des dronistes FPV afin d’avoir les plans les plus dingues possibles, en chute libre le long des buildings, sous les bolides, à travers des impacts. Et c’est totalement gratuit (enfin façon de parler car ils ont dû en péter plusieurs) c’est juste là pour faire exploser le rythme du film. D’un film de Michael Bay, faut-il le rappeler ! Alors évidemment dit comme ça on a l’impression qu’on va voir un truc complètement barré, abstrait, expérimental, mais ce n’est évidemment pas le cas : Ambulance ne sera jamais Miami Vice ou Fury Road, car Bay n’est ni Mann ni Miller. Mais dans le registre qui est le sien, celui de Fast & Furious je le répète, c’est à dire du cinéma beauf et bourrin, le film fait un bien fou. Bay n’a peut-être pas le droit de pousser à fond les potards ou bien il croit bon de raconter des trucs, mais si on enlève tout le côté guimauve, bien-pensant, explicatif et quelques gimmicks dans l’ère du temps, ce serait un caviar d’1h30, un truc à la Speed, très serré, réjouissant. En l’état je choisis de garder ce qui m’a plu : l’impression d’être dans une partie de GTA avec les flics au cul pendant deux heures. Avec des saillies tellement drôles comme la scène de la rate, la baston entre frères, le changement de peinture, la scène dans l’entrepôt du cartel. Dommage que les acteurs n’aient pas beaucoup de poids (le héros est un peu terne, l’infirmière tout aussi nulle qu’une Gal Gadot) hormis Jake Gyllenhall totalement en roue libre, qui semble prendre du bon temps. Comme nous. Plaisir coupable assumé, donc. Je me rends compte que je réhabilite de plus en plus le cinéma de Michael Bay. J’ai toujours dit que c’était de la merde parce que je n’avais jamais autant souffert au cinéma que devant le premier Transformers. Mais j’ai revu et pris à nouveau du plaisir devant Rock, récemment. Bien aimé Six underground aussi. Ambulance ce serait peut-être même bien meilleur…
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