Base de lancement.
5.5 Il s’agit du tout premier long de Big John dont on pourrait déjà dire qu’il est plutôt un court métrage gonflé pour être long, que c’est un film de fin d’études et qu’il doit autant à Carpenter (réalisateur, producteur, compositeur) qu’à Dan O’Bannon qui s’occupe des effets visuels, du montage, du scénario et qui interprète le personnage central. Dan O’Bannon qui fera partie du projet Alien, dont on sent les lointaines influences ou prémisses ici. Je signale que j’ai vu le director’s cut (qui fait 1h11) et non la version cinéma (qui fait douze minutes de plus) c’est peut-être important, à vérifier.
Dès le pré-générique le film nous plonge dans la vie d’un croiseur spatial, chargé de la destruction de planètes instables. On comprend qu’ils sont plus ou moins abandonnés par les politiciens qui ne feront rien pour cet équipage sans commandant (qui est cryogénisé dans une soute : la plus belle scène du film lorsqu’ils refont appel à lui) qui serait mort plus tôt à cause d’un court-circuit. Equipage qui s’en remet à dialoguer avec ses bombes et ordinateur. On apprend qu’ils sont là depuis vingt ans à pulvériser des planètes qui menacent de se transformer en supernovas. Ils n’ont rien de héros spatiaux, il s’agit plutôt d’une équipe de prolos un peu désenchantés à l’image de cet astronaute qui reste dans sa bulle-vigie en solitaire. Jusqu’au moment de la découverte d’une toute nouvelle constellation où une panne entraîne la dysfonction d’une bombe et de l’ordinateur de bord.
Alors ce n’est évidemment pas 2001, l’odyssée de l’espace mais je l’aime bien, malgré tout, cet ovni fauché comme les blés, bricolé par des universitaires barrés, qui parodient Kubrick et Corman, tout en annonçant un peu Alien. C’est une SF complètement déglamourisée, une sorte d’anti avant Star Wars, en somme. Les effets sont ultra cheaps mais il y a quelques plans assez chouettes, dans la cabine du vaisseau notamment. C’est un film qui lance Carpenter, ce qui n’est pas rien. Une version farce d’Alien, à l’image de cet alien justement, qui ressemble à un gros ballon de plage, mais qui déjà se cache dans les entrailles du navire.