La fille de Chicago.
8.0 Découvert grâce à feu La Loupe et donc grâce à la personne qui avait jadis partagé ce film sur La Loupe. L’occasion pour moi de le remercier. The lady in red dormait sur mon disque dur depuis.
Puis, en octobre dernier, Quentin Tarantino en a écrit un papier consistant et passionné pour Les Cahiers du cinéma. L’envie s’est réveillée puis rendormie.
Mais quand l’autre jour mon fils a revu L’aventure du Poséidon je me suis rappelé que Pamela Sue Martin (qui incarne Susan dans le film de Ronald Neame) campe le premier rôle dans The lady in red. Il est monté direct dans mes priorités, cette actrice est extraordinaire.
Et puis j’ai découvert un autre film de Lewis Teague très récemment : sa géniale adaptation du Cujo, de Stephen King. C’était le moment.
The lady in red se déroule dans les années 30 et raconte l’histoire de Polly, jeune provinciale battue par son père qui monte à Chicago et qui est tour à tour couturière, serveuse, prostituée avant de faire un séjour en taule, d’en sortir et de faire la rencontre d’un gangster qui n’est autre que John Dillinger, dont elle sera la maîtresse, avant d’être à la tête d’un gang pour un braquage de banque qui vire au carnage.
C’est un film passionnant, branché sur son héroïne de la première à la dernière seconde, branché donc sur Pamela Sue Martin, qui est magnétique, et sur Polly, personnage fascinant, qui encaisse les coups, avance en permanence, courbe l’échine ou se rebelle. Elle est imperturbable, impénétrable, elle se relève tout le temps.
Ce qui est très beau ici c’est de faire un film qui évoque un célèbre gangster sans pour autant faire un film sur lui, mais plutôt sur une fille qu’il aura croisée, personnage absolument fictif. Un procédé qui me rappelle le chef d’œuvre des frères Coen, Inside Llewyn Davis, qui conte l’histoire d’un musicien passé le même soir que Bob Dylan.
Le film est surtout très rude, violent ici quand une gardienne se défoule à mort sur une prisonnière, là quand le corps d’une prostituée est retrouvé lacéré par un notable mafieux. Les coups de feu ont la puissance de ceux de chez Peckinpah. Et à noter qu’on y croise deux visages familiers : Dick Miller & Christopher Lloyd, qui incarnent des pourritures infectes.
Pour le reste, le film est brillamment écrit par John Sayles, déjà auteur du génial scénario du Piranhas, de Joe Dante. Et malgré ses moyens modestes, la reconstitution de l’époque est magnifique. On a vraiment la sensation d’être dans les années 30.
Tout à l’heure je découvre que le film a seulement dix pauvres notes sur SC. Dix ! Bref, un film inconnu à réhabiliter d’urgence. Vite, une édition digne de ce nom, bordel !
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