Wrong way.
5.0 Globalement le même sentiment qu’au sortir d’Au poste (2018) : Casting génial, super pitch, super drôle (un temps). Mais aussi le film d’un feignant, incapable d’aller au bout de son idée, ni même de l’étoffer. Ici une histoire de trappe/trou dans le sous-sol d’une maison, qui ouvre, disons sans trop divulgâcher le plaisir relatif, sur une petite faille temporelle. On aimerait que le film suive son idée, c’est à dire qu’il soit en apparence peu impacté, mais qu’il se dérègle – à l’image du personnage incarné par Léa Drucker – et explose. Et il se dérègle, oui, au bout de 45min : son régime s’effondre doucement avant de sombrer dans un dernier quart d’heure embarrassant, qui aurait mérité un traitement plus intéressant que ce clip ridicule ni fait ni à faire. Dommage car il y a vraiment des supers instants : La découverte de la maison en plusieurs étapes/ellipses, la scène du repas entre Drucker/Chabat & Demoustier/Magimel, le chat, l’agent immobilier. Il y a comme des effluves de Buñuel, par ce début qui retarde ses effets, comme si un ange exterminateur empêchait les secrets d’être révélés, mais aussi par ce plan de main et de fourmis. Si on va un peu plus loin que sa science du dialogue, des mots et la réussite de son cast, il ne reste au fond qu’une banale histoire de trou et de bite et la sensation que Dupieux trouve son alter ego en Chabat, personnage un peu angoissé, un peu solitaire, qui préfère in fine aller pêcher avec son clebs plutôt que de s’intéresser à ces histoires de trou et de bite. Deux dernières remarques aussi : D’une part, c’est lorsque le film vire dans le drame qu’il a tout pour être passionnant, et c’est pile là que ça rate. D’autre part, la photo des films de Dupieux est de plus en plus dégueulasse et là c’est vraiment scandaleusement gris, flou, plat, terne, voilé, c’est très laid. Vraiment je ne comprends pas : L’image de Steak, de Rubber, de Wrong était si belle.
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