Depardieu et la ville morte.
5.0 De Simenon, Leconte adapte le roman Maigret et la jeune morte. C’est un peu anachronique de retrouver aujourd’hui, sur écran, cette police à l’ancienne. Qui plus est incarnée par Depardieu, qui campe un parfait post-Gabin dans le rôle de ce fumeur de pipe, qui décide d’arrêter la pipe. C’est un film qui semble une fois de plus faire le documentaire de Depardieu lui-même, son visage, sa carrure, sa démarche, sa voix. D’une part car il dévore, comme toujours, le plan. D’autre part car l’intrigue n’a rien d’exceptionnelle. Mais Leconte insuffle à son Maigret une ambiance terne, poisseuse, assez proche du style melvillien, pour préserver une atmosphère singulière, de ville fantomatique, que viendra accentué la présence fugitive et émouvante d’André Wilms, dans son ultime rôle. Aussi, il y a au début une belle idée de mise en scène – il y en aura assez peu : En s’ouvrant sur un montage parallèle très réussi : D’un côté Maigret est ausculté chez un médecin, de l’autre la future victime qui essaie une robe dans un magasin.