Almost grown.
8.0 Si Georges Lucas est essentiellement connu pour être le créateur de cette petite saga de SF que tout le monde connaît, ma préférence chez lui ira assez largement à American graffiti (et surtout pas à cette horreur de THX1138) que je revoyais là avec beaucoup de plaisir.
C’est un film magnifique qui se déroule à Modesto, Californie (Ville natale de Lucas) le temps d’une nuit, la dernière pour certains des jeunes que l’on croise, qui quittent le lycée pour s’envoler vers l’université.
En théorie oui. Mais dans les faits, le récit se déroulant en 1962, c’est surtout les derniers instants d’une Amérique en pleine innocence et insouciance qui plongera bientôt dans la paranoïa et la violence exacerbée, avec l’assassinat de JFK et le déploiement d’envergure des troupes au Vietnam.
En outre le film fait la chronique d’une soirée, une pure déambulation – même pas collective, puisque les personnages ne font que se croiser – avec une unité de lieu et de temps. Il semble situé à mi-chemin des expérimentations de Lucas et ses plongées dans le pur divertissement.
Un récit sans colonne vertébrale ni véritable personnage principal, simplement guidé par le mouvement (à bord des voitures, essentiellement) et accompagné d’un juke box rock assez imparable, qui lorsqu’il se coupe (assez rarement ce qui renforce le malaise) ouvre le film, les personnages et donc la jeunesse américaine du début des années 60 sur un abyme monstrueusement mélancolique et un pur mirage, à l’image de cette fille blonde dans la Thunderbird blanche que Curt tente de retrouver pendant tout le film.
C’est un beau teen-movie mais aussi un passionnant film théorique. Un film hybride donc, qui me touche d’autant plus qu’il a inspiré, de près ou de loin, une partie du cinéma que j’aime, notamment celui de Richard Linklater.
0 commentaire à “American graffiti – Georges Lucas – 1974”